La CADC “non-dialoguiste”, s'est retrouvée une nouvelle fois, à Mechtras, en conclave extraordinaire laissé ouvert depuis le début de la scission entre les deux ailes du mouvement sous l'égide de la présidence en exercice, à savoir la coordination de Mechtras à l'effet d'examiner les derniers développements survenus après la tenue de la rencontre de l'Intht par les tenants du document dit de mise en œuvre. Cette rencontre est qualifiée de “show bis” à l'appel d'un “groupe d'individus, pris en flagrant délit d'usurpation de représentativité”, selon les coordinations réunies à Mechtras, qui n'ont pas manqué de s'interroger “depuis quand le mouvement citoyen tient-il ses réunions dans des lieux soumis à des autorisations de la part du pouvoir maffieux et assassin ?” Les conclavistes se demandent “d'où provient cette manne d'argent qui a permis un festin à ciel ouvert ?”. Les intervenants au conclave se sont établis sur l'Interwilayas de l'Intht de Tizi Ouzou, et sont sortis avec l'ultimatum au pouvoir qu'ils ont considéré comme “nul et non avenu” en présentant des argumentaires, chacun selon sa propre vision, afin de sortir avec une meilleure stratégie pour passer à une autre étape, offensive, pour faire barrage à la démarche de leurs détracteurs. Sur le plan représentativité de la CADC à l'interwilayas de samedi passé, un calcul arithmétique établi par les intervenants fera ressortir ce qui suit : les 19 coordinations qui se réunissent à Mechtras avec les signataires de la rencontre d'Iftissen, à savoir la Kabylie maritime (5 coordinations), Arch Ath Iraten (4 coordinations), Ath Jennad, plus les coordinations d'Ath Ouacif, Ath Menzer et Aïn El Hammam, le tout donnera plus de 40 coordinations qui ont boycotté la rencontre de l'Intht. “Où est alors cette légitimité de l'Interwilayas ?”, s'exclame Hachim Mohand Ouamar, délégué des Ouadhias. Hamid Maakni, délégué de Souk El Tenine, a attiré l'attention des participants en soulignant que “la rencontre de l'Intht est un conclave des ex-détenus en liberté provisoire. Et si dialogue il y a (après ultimatum), ils vont partir avec ce fameux document qu'ils venaient d'adopter après avoir été rejeté par l'écrasante majorité des coordinations. C'est ça le hic !”. À propos de l'ultimatum adressé au pouvoir pour “prendre en charge les six incidences”, les conclavistes s'interrogent sur l'utilisation du terme “incidences” au lieu de “préalables”, conformément à la déclaration de Raffour. “Ce soi-disant ultimatum, notent les conclavistes dans leur déclaration finale, cache mal la compromission avérée de ses auteurs avec le pouvoir maffieux et assassin incarné par le trio toxique Bouteflika-Ouyahia-Zerhouni”. Pour eux, cet “ultimatum ne peut masquer leurs réelles intentions visant à induire en erreur l'opinion publique dans l'espoir de renouer avec le pourrissement entretenu sciemment par le pouvoir mafieux et assassin dans le but de briser tous les ressorts économiques, sociaux, cultuels et politiques de toute une région afin d'asseoir leurs dessins électoralistes”. Lors des débats sur ce point précis, le délégué d'Agouni Guegnane, Hocine Azem, dira : “Nous ne sommes pas un mouvement armé pour lancer un ultimatum.” Pour le délégué de Draâ Ben Khedda, Amar Fali, “s'ils ont utilisé le terme ultimatum, cela prouve qu'ils ont reçu le feu vert du pouvoir”. Ce qui fera dire au délégué de Aïn Zaouia, Mohamed Saïdoune, que “ces gens-là sont des pyromanes, ils se sont piégés eux-mêmes.” Enfin, les “non-dialoguistes”, réunis à Mechtras se sont mis d'accord pour multiplier des contacts d'urgence avec les autres coordinations qui n'ont pas cautionné l'interwilayas afin d'aller vers un conclave d'unification le plus vite possible. M. S. B.