Ce conflit de travail est le second que connaît cette entreprise de statut SPA après celui de 2001. Depuis, le climat social s'est amélioré grâce à la multiplication du chiffre d'affaires entre 2003 et 2008. Le sit-in organisé récemment par le personnel contractuel de Somiz (Société de maintenance industrielle d'Arzew), qui semblait être au départ une protestation passagère, a pris une autre tournure, dimanche après-midi, pour se transformer en grève illimitée organisée séparément par les travailleurs contractuels et les permanents. Ces derniers sont montés au créneau sur deux fronts pour faire valoir leurs droits socioprofessionnels. D'abord sur le plan organique, les protestataires font circuler une pétition exigeant la “dissolution du conseil syndical de l'entreprise”. Le porte-parole des grévistes explique cette mesure par “la mollesse des discussions infructueuses engagées par les syndicalistes et la direction de Somiz”. Notre interlocuteur affirme que plus de 1300 signatures ont été recueillies auprès des travailleurs qui revendiquent le départ du conseil syndical. Ce conflit de travail est le second que connaît cette entreprise de statut SPA après celui de 2001. Depuis, le climat social s'est amélioré grâce à la multiplication du chiffre d'affaires entre 2003 et 2008, soit une hausse de 15 à 25% par an. Cette reprise s'est concrétisée par plusieurs collaborations techniques de qualité, à l'exemple de la réhabilitation d'une turbine à gaz (2009) au niveau d'un des complexes du pôle industriel d'Arzew. “Cette prouesse technique a fait épargner à Sonatrach une somme importante en devises”, insiste-t-on. Contre toute attente, le climat social s'est de nouveau dégradé pour les 2 300 agents contractuels. Selon notre interlocuteur, plusieurs d'entre eux sont partis en “retraite de misère après plus de 25 ans de bons et loyaux services exercés comme contractuels”. Dimanche, ils poursuivaient leurs revendications légitimes concernant leur intégration à Sonatrach-mère ainsi que leur titularisation. Pour leur part, les travailleurs permanents voudront également saisir cette circonstance pour exposer aux responsables de l'entreprise des problèmes de fond. Dans ce contexte, les travailleurs permanents insistent lourdement sur la nécessité de procéder à l'élection des représentants syndicaux sur la base des statuts de l'UGTA. Ils mettent en relief l'organisation dans les plus brefs délais d'une assemblée générale élective, qui devra être confiée à l'union territoriale UGTA d'Arzew. Voici, grosso modo, le double sentiment de défiance des travailleurs à l'égard de leurs représentants syndicaux et de leur direction. Concernant le fonctionnement de l'entreprise, notre source estime que le statut de SPA, acquis après la filialisation de Sonatrach en 1991, constitue un véritable boulet que traînent les travailleurs. À côté de ces extrêmes, notre source déplore le recours à la sous-traitance par d'autres entreprises de marchés susceptibles d'être réalisées par le personnel de Somiz. “Ces actions de nature irréfléchie font perdre d'importantes sommes d'argent à notre société, réduisant de ce fait les agents au chômage technique.” À titre illustratif, il évoque l'exemple de la manutention ou le transport du personnel confié à des opérateurs privés, alors qu'avant, ces deux activités étaient assurées par Somiz ou Sotraz. À ses yeux, le silence des responsables de l'entreprise pour engager un dialogue sérieux risque d'aggraver la situation et d'aboutir à un pourrissement de la situation. En tout état de cause, les travailleurs campent sur leurs positions en tenant des grèves sur les sites de Somiz et les chantiers GNL1 et 2. K. R-I