Encore au stade de la sélection, les activités culturelles relatives à cette manifestation bénéficieront du soutien du ministère de la Culture. La ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, a animé, lundi dernier à 15h, à la salle Atlas de Bab El Oued, une conférence intitulée "Le rôle de la culture dans la préservation de l'identité nationale". Organisée par l'Office national de la culture et de l'information, cette rencontre entre dans le cadre de la célébration de l'Aïd Ennasr, coïncidant avec le cinquantenaire des accords d'Evian et du cessez-le-feu. Abordant le rôle de la culture dans la préservation de l'identité algérienne, Mme Toumi a déclaré que la date du 19 mars 1962 est un “retour à l'existence d'un peuple qui a subi 132 ans de destruction socioculturelle et identitaire.” Et d'ajouter que la culture est “un capital cumulé d'énergies et de capacités créatives.” Confortant ses propos, elle a estimé que la réappropriation entière de ce capital permettrait aux Algériens “d'exister à leur manière dans un monde globalisé.” Cette rencontre a été également l'occasion pour la ministre de la Culture de dévoiler les grandes lignes relatives au programme que son département prépare en prévision de la toute proche célébration du cinquantenaire de l'indépendance de notre pays, où d'autres départements ministériels sont concernés. En effet, a-t-elle indiqué que pas moins de 150 projets cinématographiques, 50 pièces de théâtre et 900 manuscrits de livres ont été réceptionnés pour étude par la commission de lecture du ministère de la Culture. Selon Mme Toumi, les festivités débuteront le 5 juillet prochain et prendront fin le 5 juillet 2013. Pour rappel, les cinéastes algériens ont été invités à déposer leurs projets en juin 2011. Le dernier délai a été fixé à la fin du mois prochain. À cet effet, une autre commission, présidée par Moussa Haddad et composée de cinéastes, d'historiens et de journalistes spécialisés, a été mise sur pied pour, comme elle l'a rappelé, attester de la “véracité historique” des scénarios et veiller au respect des normes artistiques. Elle a affirmé que son institution avait obtenu, la semaine dernière, 50% du budget proposé au gouvernement. Cet argent, a-t-elle souligné, servira à financer les créations artistiques, toutes catégories confondues, jusqu'à 2013. Le 5 juillet, un choix national Insistant sur le choix de la date du 5 juillet, Mme Toumi a déclaré que c'est un acte national et libre chargé de symboliques. Il exprime le combat du peuple algérien contre l'armée française. La date du 5 juillet représente également le départ forcé de la France et le recouvrement par l'Algérie de son indépendance et de sa souveraineté. “C'est une décision politique”, a-t-elle souligné. “Le colonialisme a également détruit l'Algérie culturellement” tout au long de ces 130 années de colonisation, a-t-elle ajouté. L'objectif, selon l'oratrice, est d'insister et de mettre en exergue l'identité algérienne. Et d'annoncer que c'est “une étape importante et qu'il est difficile de comprendre ce qui a été accompli en 1962, après les accords d'Evian”, si on n'effectue pas un retour sur la trajectoire des Algériens entre 1830 et 1962. L'objectif de cette célébration est d'insister sur l'identité et l'indépendance du peuple algérien, car Aïd Ennasr est un moment fort de l'histoire de l'Algérie indépendante. Au sujet des différentes manifestations culturelles et artistiques qui se déroulent en France, Mme Toumi les a qualifiées de “décisions internes.” Durant cette conférence, la ministre de la Culture a déclaré que l'Algérie a une politique culturelle, mettant fin au reproche que toute action culturelle émanant des pouvoirs publics n'a ni stratégie ni politique claires. “L'argent est le nerf de toute politique culturelle, économique ou sociale”, a-t-elle souligné, ajoutant que c'est l'argent qui permet de construire des infrastructures permettant l'accueil de l'action culturelle.