Après plusieurs mois de répit, la wilaya de Tizi Ouzou vient de renouer avec le phénomène des enlèvements. Il s'agit d'un propriétaire d'une unité de concassage établi au lieu-dit Alma, dans la daïra de Mekla, à une trentaine de kilomètres à l'est de la ville de Tizi Ouzou. Selon des sources sécuritaires dans la région, Belkessam Mokrane, puisque c'est de lui qu'il s'agit, s'apprêtait à quitter, avant-hier mardi, vers 16h, son unité après une dure journée de travail lorsqu'un groupe de trois ou quatre individus armés y a fait son apparition. La victime, âgée de 60 ans a, selon nos sources, tenté de résister mais les ravisseurs l'embarquèrent de force à bord d'un véhicule. Les ravisseurs auraient contacté la famille de la victime environ deux heures après le rapt. Mais, jusqu'à hier en fin journée, aucun nouveau contact n'a été établi entre les ravisseurs et la famille de la victime, indique encore notre source. Il y a lieu de préciser que Belkessam Mokrane est la première victime du phénomène de kidnapping dans la wilaya de Tizi Ouzou depuis le début de cette année 2012 qui est marquée, depuis l'élimination du sinistre “émir” El-Khachkhach le 2 janvier dernier, par une baisse remarquable de l'activité terroriste. Connu et apprécié dans la région pour ses qualités humaines qui font l'unanimité, Mokrane s'est particulièrement investi lors des dernières intempéries en mobilisant tout son parc d'engins ainsi que le personnel de son unité pour participer au déblaiement des routes et au désenclavement des villages. Ce nouveau rapt constitue toutefois le 66e du genre durant ces sept dernières années sur le territoire de la wilaya. L'année 2011, pour rappel, a été clôturée avec les deux cas d'enlèvement du fils d'un propriétaire d'une huilerie sur la route de Boghni et de Djellal-Nacer, un cardiologue originaire de Béni Aïssi et dont l'enlèvement a été considéré par la population de la région comme des plus étranges. Il est à rappeler que parmi tous les enlèvements enregistrés dans la wilaya de Tizi Ouzou, un seul cas s'était soldé par la mort de la victime. C'était l'entrepreneur Hend Slimana assassiné par ses ravisseurs qui se sont avérés être de faux terroristes après leur arrestation. Trois autres cas se sont soldés également par une libération sans paiement de rançon mais plutôt sous la pression d'une formidable mobilisation citoyenne. Quant à tous les autres cas, des rançons allant d'une centaine de millions à plusieurs milliards ont été versées en contrepartie de leur libération. S L