Le phénomène des kidnappings prend de l'ampleur et le nombre de cas enregistrés chaque année demeure toujours inquiétant. En 2010, 177 enlèvements ont été dénombrés en Algérie, c'est ce qui ressort à l'ouverture, hier, des journées portes ouvertes sur la Sûreté nationale organisées à Tizi Ouzou. Les statistiques de la DGSN font état également de 141 hommes et 36 femmes enlevés durant la même année. Toutefois, aucune information n'a été communiquée sur les derniers rapts en Kabylie, notamment celle concernant le jeune Mourad Bilek, de Beni Douala, enlevé le 11 mai par un groupe d'individus armés sur la route de Beni Aïssi et le septuagénaire, Ali Hammour, kidnappé le 15 mai à Mechtras, dans la wilaya de Tizi Ouzou, qui demeurent toujours entre les mains de leurs ravisseurs. Rappelons que plusieurs actions ont été organisées par la population pour exiger la libération de ces otages, comme la grève générale qui avait paralysé la ville de Tizi Ouzou, dimanche dernier. Notons aussi que la région a enregistré, à elle seule, 65 kidnappings depuis 2005. Les auteurs de ces rapts ciblent généralement les industriels, les entrepreneurs et les commerçants. Même les filles ne sont pas épargnées par ce phénomène, puisque le 13 mai, une adolescente de 16 ans, enlevée par des inconnus, près de son domicile familial, à Chaâïb, dans la daïra de Mekla, a été retrouvée morte dans la commune d'Aghribs. Aussi, une fillette de 11 ans kidnappée en 2009, à Aïn El Hammam, n'a pas encore donné signe de vie. Ces nombreuses disparitions plongent la population dans un climat de terreur. En février dernier, un réseau de sept personnes, auteurs de plusieurs kidnappings et vols de véhicules en Kabylie, a été démantelé par les services de sécurité à Tizi Ouzou. Ce groupe est impliqué, entre autres, dans la tentative de rapt qui avait ciblé, le 14 novembre 2010, à Aghribs, le propriétaire d'une entreprise de travaux publics, Hend Slimana. Ce dernier atteint de deux balles tirées par les ravisseurs avait succombé à ses blessures trois jours plus tard alors que son cousin Omar a été enlevé puis relâché après une grande mobilisation de la population. Dans la wilaya de Boumerdès, plusieurs commerçants ont été enlevés puis libérés après versement de rançons. Le phénomène s'étend sur plusieurs autres wilayas du pays. A Bouira, un jeune commerçant et un restaurateur ont été kidnappés respectivement à Kadiria et Lakhdaria. Ils ont été libérés grâce à la solidarité des citoyens de la région qui ont entrepris des actions de soutien avec les familles des otages. Dans la même wilaya, un ingénieur exerçant au niveau de la société canadienne SNC Lavalin, à Djebahia, a été victime d'un rapt en mars 2010. Il sera relâché après 48 heures de captivité.