Le président Nicolas Sarkozy a affirmé hier qu'après les attaques meurtrières dans le sud-ouest de la France, les services de renseignements et de police des démocraties étaient “sur les dents”, tout en réaffirmant que le tueur s'était “auto-radicalisé” sur internet. “Tous les services secrets, les services de renseignements, les services de police des démocraties sont sur les dents”, a affirmé Sarkozy sur la radio France-Info. Mohamed Merah, Français d'origine algérienne âgé de 23 ans, au parcours de délinquant reconverti en jihadiste, passé par le Pakistan et l'Afghanistan et se réclamant d'Al-Qaïda, a froidement abattu trois enfants et un adulte juifs et trois militaires à Toulouse et Montauban, avant d'être tué par la police le 22 mars. Les services français ont fait l'objet de vives critiques pour ne pas avoir pu empêcher ces attaques, alors que la France n'avait plus fait l'objet d'attentats depuis 1995. “Malheureusement, depuis septembre 2001, on sait que des failles, dans nos démocraties, existent. Nous enquêtons systématiquement. Mohamed Merah avait été entendu par les services de police, à la suite d'un contrôle routier en Afghanistan. Mais il n'avait pas participé à un camp d'entraînement, n'avait pas participé à une université religieuse, il n'avait participé à aucune activité terroriste”, a jugé lundi Sarkozy. Mohamed Merah s'est “auto-radicalisé” par “l'intermédiaire d'internet”, ce qui l'a conduit “au terrorisme le plus brutal sans aucun avertissement et sans transition. à notre connaissance, il n'y avait pas de cellule”, a-t-il affirmé. “La justice est en train d'enquêter pour savoir à quel point son frère Abdelkader est au courant, avait aidé, avait été partenaire pour le vol de la moto ou autre chose. Mais ce nouveau monde, cette présence d'internet (...) doit nous amener à réfléchir sur l'ensemble de nos méthodes de prévention de tels risques”, a souligné le président français. Cela “nous fait considérer qu'un certain nombre de voyages seront maintenant suspects et des éléments de commencement de preuves d'une dérive terroriste”, a ajouté Sarkozy, qui est candidat à sa propre succession lors du premier tour de la présidentielle le 22 avril. Après la mort du jeune jihadiste, Sarkozy avait annoncé la semaine dernière des mesures pour punir pénalement l'endoctrinement aux idéologies extrémistes via internet ou lors de voyages. Elles seront mises en œuvre s'il est réélu. R. I. / Agences