Le football est enfin sur les bureaux des politiques ! Pour la première fois depuis l'indépendance du pays, le sport roi en Algérie fait l'objet, grâce au forcing du bureau fédéral de la FAF, d'un conseil interministériel visant à mettre en place les premiers jalons de sa refondation. Ce conseil, présidé par le Chef du gouvernement, et auquel a pris part le président de la Fédération, M. Mohamed Raouraoua, a débouché sur un certain nombre d'orientations d'ordre général qui seront ensuite suivies de décisions concrètes permettant de redorer le blason à la discipline. C'est ainsi qu'on apprend que sur la base d'un rapport complet et détaillé sur la situation actuelle du football, présenté par la FAF, un groupe de travail, présidé par M. Aboubakr Benbouzid, ministre de la Jeunesse et des Sports, a été créé. Ce groupe se penchera désormais sur les meilleurs moyens de faire sortir le football de sa torpeur. Il déterminera, en premier lieu bien sûr, l'enveloppe financière qui sera consacrée aux aides et autres subventions aux footballeurs de performance et aux clubs. Cela dénote donc de la volonté des pouvoirs publics de consentir un effort financier pour le secteur du football après avoir marqué le pas quelque peu au point où les clubs se sont retrouvés dans une crise financière permanente. Ce qui a fait dire, à juste titre d'ailleurs, à M. Raouraoua, dans une récente déclaration à Liberté, que sans le groupe Khalifa, le football serait voué à l'abandon. Le groupe de travail mis en place s'attellera également à faire le point sur les infrastructures de football existantes et à évaluer les besoins à ce niveau, sachant que le déficit sur le plan infrastructurel est criant. Des investissements dans ce sens sont au programme des orientations du chef de l'Exécutif. Autres dossiers entre les mains des membres du groupe de travail, la réforme profonde des textes réglementaires régissant les structures du football. L'obsolescence de ces textes a rendu caduque toute volonté de réforme dans ce secteur, d'où la nécessité de les revoir d'abord conformément aux choix politiques de l'actuel gouvernement qui prône le professionnalisme dans le milieu du football. Même si le conseil interministériel d'hier n'a pas révélé les sommes qu'envisagent les pouvoirs publics d'investir dans le football, il n'en demeure pas moins que la prise de conscience de l'urgence de “sauver” le football est bien réelle. C'est là une action politique qui rompt avec les discours pompeux qui ont abreuvé les acteurs du football de promesses. Contacté hier soir par nos soins, le président de la FAF, M. Mohamed Raouraoua, a exprimé sa satisfaction quant à la volonté des pouvoirs publics de prendre en charge les difficultés du football national et de lui donner les moyens de reprendre sa place dans le concert des nations. À ce titre, M. Raouraoua nous a indiqué, en substance, que son équipe vient de réaliser son premier objectif, à savoir parvenir à sensibiliser les politiques quant à la situation du football. “Je peux même désormais me retirer avec le sentiment du devoir accompli...”, confie-t-il. S. B.