RéSUMé : Son oncle tente de savoir ce qui se passe. Il sent que sa fille en est responsable et il lui demande de tout arranger entre elles. Warda s'exécute. Elle ne voit pas le mal qu'il y a de rencontrer le petit ami, en l'absence de sa cousine, de vouloir à tout prix sympathiser avec lui. Son père a tout entendu. Il avait le visage des mauvais jours… Masilva regarda son oncle qui lui sembla plus vieux d'un coup. Elle était très peinée. Elle aurait voulu que lui et sa tante ne fussent jamais au courant de leur différent. Warda était toujours aussi pâle. Elle ne répondit pas tout de suite lorsque son père l'interrogea : - Qu'as-tu osé faire en l'absence de ta cousine ? - Rien… - C'est toi qui le dis, rétorqua son père. D'après ce que j'ai entendu, tu es responsable de la tension qui règne à la maison ! Tu as tenté de profiter de son absence, pour semer la zizanie ! Je n'avais aucune mauvaise intention ! - Tu mériterais une raclée ! Pourquoi es-tu allée voir son ami ? - C'était pour faire plaisir à Masilva, insista-t-elle. Si j'avais su que ce serait mal pris, je n'y serais jamais allée ! - C'est regrettable qu'à trente ans, tu ne saches pas différencier le bien du mal ! - Je n'ai tué personne que je sache !s'écria Warda, le regard plein de haine, pour sa cousine. Je ne l'ai pas mise à la rue ! - Je crois, glissa son père, que si tu le pouvais, tu n'hésiterais pas à le faire ! - Tout n'est pas fini entre eux, dit-elle. - Mais si leur relation échoue, ce sera de ta faute ! Allez, sors d'ici ! Warda s'apprêtait à sortir mais Masilva qui ne voulait pas qu'elle lui tienne rancune, intervint. - Non, reste ! - Moi, je ne veux pas d'elle ici ! Dehors !cria son oncle. Warda passa la tête baissée. Il ferma la porte puis alla s'asseoir sur la chaise du bureau. Il était très peiné. - J'aurais voulu que cela n'arrive jamais ! C'est regrettable ce qu'elle a osé faire ! Masilva fit de son mieux pour rassurer son oncle. Comme toujours, il était sage, généreux et tolérant. Il aurait pu lui reprocher le fait d'avoir un ami mais il n'en fit rien. Cela soulagea Masilva qui voulait tourner la page et oublier cette histoire. - Je te demanderais de ne faire aucune remarque et aucun reproche, à Warda. C'est une sœur, pour moi…Vous êtes ma seconde famille. Je ne voudrais pas que ce problème… Son oncle l'interrompit. - On le sera toujours…les prochaines semaines seront difficiles entre toi et ma fille. N'oublie pas que tu ne lui dois rien. Cette maison est autant la tienne que la sienne… - Merci mon oncle ! Tu me rassures ! - Merci à toi d'être aussi bonne au point de lui pardonner…c'est une qualité qu'on ne retrouvera pas chez ma fille, ajouta-t-il en secouant gravement la tête. Elle n'a que des défauts ! Il ne croyait pas si bien dire. Le lendemain, elle en donnera la preuve puisqu'elle ne répondit pas au bonjour de sa cousine. Elle ne lui pardonna pas le fait que son père ait pris son parti. Pourtant Masilva faisait tout pour sauver le peu d'amitié qui restait et que Warda voulait jeter inconsciemment en pâture ? Elle était prise au dépourvu et ne savait que faire. Elle avait beau s'adresser à elle, celle-ci daignait à peine la regarder. Comme si ce fut un simple caprice, Warda abandonna la cuisine et reprit ses vieilles habitudes. A part s'occuper de sa propre personne, elle ne faisait rien. Elle ne voulait plus seconder son père. Elle sortait parfois une ou deux heures au point d'inquiéter sa mère qui désapprouvait son attitude. - Peux-tu me dire où tu te rends ? - Non. Je ne suis plus une enfant, lui rappela Warda. Je ne fais rien de mal…Tu n'auras pas à faire à la police ! - Je sais. Seulement je voudrais bien savoir…et je voudrais savoir pourquoi tu ne parles plus à ta cousine ? La pauvre fait de gros efforts et s'est montrée fort patiente… Normalement, c'est toi qui devrais être conciliante…tu devrais faire comme elle ! - Je me demande si vous ne regrettez pas de ne pas l'avoir pour fille !s'écria Warda. - Elle est meilleure que toi ! Tu devrais prendre exemple sur elle, dit sa mère. J'aurais été fière d'avoir une fille comme elle ! je te donnerais un seul conseil. Si tu persistes à garder ce comportement, tu risques de perdre tes amis ! Masilva avait tout fait pour que la situation ne se dégrade pas entre elles et elle était très peinée d'entendre son oncle et sa tante tenter de raisonner Warda. Pour elle, le malentendu appartenait au passé et elle voulait reprendre sa relation avec Warda. Elle voudrait que tout redevienne comme avant qu'elle ne parte en vacances. Masilva vit plusieurs semaines passer sans que sa cousine ne revienne à de meilleurs sentiments et aussi que Djamel n'appelle une seule fois depuis son retour. C'était la première fois que cela arrivait dans leur relation qu'ils restent sans nouvelle l'un de l'autre. Le numéro où elle avait l'habitude d'appeler était suspendu. A force d'y réfléchir, elle était convaincue que Warda avait dû médire à son sujet. Peinée, elle se donna à fond, dans son travail au point d'oublier Warda et même son entourage. Elle ne remarqua pas que sa cousine avait fini par changer d'attitude et qu'elle s'efforçait d'être agréable avec elle. Lorsqu'elle rentrait, elle trouvait un gouter sur la table, ses vêtements lavés et repassés. Il fallut du temps pour que leur relation prenne le ton amical. Dans ses moments de solitude, Masilva s'efforçait à se convaincre que sa cousine avait bien agi. Grâce à elle, elle avait pu découvrir une facette de celui qu'elle avait aimé. Elle n'en voulait plus autant à sa cousine même s'il était certain qu'elle était la cause de leur séparation. Elle n'avait fait que précipiter les choses, servir de prétexte. Car le temps passait et elle était toujours sans nouvelle de lui. Elle se surprenait parfois à regretter d'être partie en vacances, de ne pas avoir été là quand il était revenu. L'année suivante, elle fit connaissance avec un beau garçon qui ne demandait qu'à l'aimer et à faire sa vie avec. Cette fois, elle ne laissa pas sa cousine l'approcher. Elle avait tiré une leçon et elle ne se faisait plus d'illusions. Warda en était peinée mais Masilva tenait à mettre le plus de distance entre elle et son ami, de peur qu'elle ne vienne mettre le chaos dans sa relation amoureuse. Elle ne la surprendra pas une seconde fois… Et vous ne serez pas surpris de savoir qu'elle n'a pas fait sa vie et qu'en plus d'avoir mauvais caractère, elle est devenue aigrie. Fin A. K. Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus : [email protected]