RESUME : Warda est en train de cuisiner. Une première ! elle qui n'aime que chauffer les petits plats préparés par maman. Lorsque Masilva lui demande qui a appelé, Warda répond évasivement. Toutefois, elle lui parle de Djamel avec cet air qui ne trompe pas. Elle la prévient. À la première occasion, elle la jettera dehors… -Je ne suis pas surprise. Ton âme charitable est connue de tous, réplique Masilva en tentant d'ignorer les larmes qui lui brûlaient les paupières. Mais le contraire aurait surpris le monde entier ! - Sois sans crainte, ça n'arrivera pas demain ! Masilva décida de ne pas s'attarder sur ce sujet. - Est-ce que Djamel est parti ? - Oui, il ne pouvait pas attendre indéfiniment. - Il n'a pas rappelé depuis son départ ? insista-t-elle. A-t-il dit quand il reviendrait ? - Il a appelé à plusieurs reprises mais uniquement pour discuter avec moi. Masilva se détourna et quitta la cuisine. Elle ne voulait pas que sa cousine voit ses larmes couler sur ses joues. Elle avait conscience que Warda ne la laisserait plus jamais tranquille. Elle devait espérer s'approprier Djamel. Elle s'enferma dans sa chambre et pleura un bon coup. Après l'accident, où elle aurait pu y laisser la vie, Masilva se sentait encore bien faible. Elle n'aurait jamais dû croire au revirement de sa cousine, connue pour sa bassesse. Elle n'aurait pas dû lui accorder sa confiance. Elle regrettait de lui avoir laissé son portable. C'était de sa faute. Il était fréquent qu'une femme voit son mari la quitter pour sa meilleure amie. Si Djamel la quittait pour une inconnue, elle pourra le supporter, mais pour sa cousine... ! Perdue dans ses pensées, elle sursauta lorsque le téléphone sonna. Masilva ne réagit pas tout de suite. Ce ne fut qu'à la quatrième sonnerie qu'elle décrocha. Le cœur serré, elle espéra de tout son être que ce fusse Djamel. Mais ce n'était qu'une collègue de travail. Elle voulait avoir de ses nouvelles. Elle la mit aussi au courant des petits changements au bureau. Masilva lui demanda de prévenir leur responsable qu'elle reprendrait dans deux jours. Elle voulait se donner le temps de se reprendre en mains. - Masilva, le déjeuner est prêt ! lui dit sa tante après avoir frappé à la porte. - J'arrive ! Mais elle ne pourra rien avaler. Sa cousine lui souriait, heureuse de l'avoir bien eue. - Je dois voir un médecin, dit-elle à son oncle. Je rentrerais dans deux ou trois heures. Elle ne pouvait pas rester à la maison. Elle ne supportera pas sa présence une minute de plus. Elle se rendit chez le médecin du quartier. Il lui donna une autre pommade à appliquer. Sinon elle était presque guérie. Elle traîne un peu dehors. Elle n'a aucune envie de rentrer, mais comme elle marchait sans but précis, elle décida de rentrer. Warda la rejoignit dans la chambre. - Cinq minutes plus tôt, tu aurais parlé à Djamel ! Masilva, qui se changeait, ne voulait pas lui dire qu'elle avait pris son portable avec elle. - Et ensuite ? - Il a demandé après toi. Il voulait de tes nouvelles… - Il n'a qu'à rappeler... pourquoi appeler sur le fixe ? - Je le lui ai donné… au cas où il ne te joindrait pas. Mais Djamel ne tenta pas de la joindre. À partir de ce jour-là, Masilva remarque un changement chez sa cousine. Dès que le téléphone sonnait, elle s'empressait d'aller répondre. Ou bien de venir écouter la conversation avant de ressortir sans dire un seul mot. Masilva reconnaissait qu'elle ne se ménageait pas de son côté. Elle avait tellement de peine qu'elle n'avait pas la force pour dépasser ce malaise. Même son oncle et sa tante, quelque chose avait changé en eux. Lorsqu'elle ne travaillait pas, elle restait dans sa chambre ou dans un coin du salon à travailler sans participer aux sujets qu'ils abordaient. Warda assistait son père dans son commerce. Elle rentrait en début de soirée et elle s'empressait d'aider sa mère à la cuisine. - On dirait que tu te prépares au mariage… - Peut-être... émit Warda en se tournant vers sa cousine, en souriant. Ou peut-être qu'on devrait laisser la place à Masilva ? Si elle a un petit ami quelque part, elle doit aussi apprendre ! - Oui, tu as raison ! Mais qu'est-ce que j'ignore que tu sais déjà ? - Oh rien, lâcha Warda. Mais tu peux toujours l'interroger… Masilva s'efforça de sourire. - Il n'y a rien que tu ne saches pas, dit-elle à sa tante. Je n'ai pas de petit ami… Depuis que sa cousine avait sympathisé avec Djamel, ce dernier ne l'appelait plus. S'il y a quoi que ce soit entre eux, elle s'estimait heureuse d'avoir découvert à temps qu'il n'était pas digne de confiance. S'il était aussi mauvais que Warda, ils finiront la vie ensemble. Masilva gardait espoir. Le destin ne pouvait pas être aussi cruel. Car elle ne supportera jamais de les voir ensemble et heureux. Qu'adviendra-t-il d'elle ? Sa présence est indésirable depuis quelque temps. Sa cousine ne voudra plus d'elle ici une fois qu'elle aura officialisé. (À suivre) A. K. Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus : [email protected]