La Ligue française des droits de l'homme a demandé aux plus hautes autorités de l'Etat français de répondre enfin à la demande de sa veuve, Josette Audin, qu'on lui dise la vérité sur la disparition de son mari. Le jeune mathématicien Maurice Audin, arrêté à son domicile à Alger par les parachutistes durant la guerre de Libération nationale, en juin 1957, et transféré au centre d'interrogatoire d'El-Biar, n'a jamais été revu vivant. Un manuscrit du colonel Godard, alors ancien commandant de la zone Alger-Sahel, contient, dans un passage qui a été rendu public par l'hebdomadaire Le Nouvel Observateur, de nouvelles informations sur la mort de Maurice Audin. Contredisant la thèse officielle selon laquelle Maurice Audin se serait évadé, ce manuscrit affirme qu'il a été tué par les militaires qui le détenaient, et mentionne même le nom de celui qui aurait mis fin à ses jours, le sous-lieutenant de l'infanterie coloniale, Gérard Garcet, aide de camp du général Massu.