“Ce n'est pas une addition de 50 mesures qu'on a voulu présenter comme des plaintes. On a voulu mettre au-devant une espèce de pacte de croissance. En mettant le doigt sur ce qui fait mal mais également en prenant des responsabilités”, a indiqué, hier, le président du Forum des chefs d'entreprise. Plus explicite, Réda Hamiani précise que l'objet des propositions est lié fondamentalement à la nécessité qui apparaît de plus en plus urgente, au regard des universitaires, des experts et des acteurs économiques nationaux de s'engager dans la mise en place d'une nouvelle économie moins dépendante de la rente — hydrocarbures et porteuse d'un nouveau pacte de croissance. “Au-delà des 50 mesures, ce que nous avons voulu dire, c'est que l'économie algérienne souffre d'une croissance faible. On ne pourra pas régler le problème du chômage”, rappelle M. Hamiani, évoquant également la dépendance importante au point de vue agroalimentaire. “Ces propositions s'insèrent dans une vision globale avec des perspectives chiffrées”, souligne M. Hamiani, qui parle de la possibilité de gagner 3 à 4 points de croissance et d'exporter jusqu'à 6 à 7 milliards de dollars hors hydrocarbures. “Le FCE n'a pas fait un travail habituel de revendications”, précise le président de cette organisation patronale. “Il faut passer à un autre régime de croissance, plus orienté vers l'entreprise, plus orienté vers le secteur privé”, plaide-t-il, affirmant que “les 50 propositions ont été globalement bien appréciées sauf peut-être trois ou quatre”. Le FCE ne compte pas s'arrêter là. Il compte réunir dans quelques semaines les producteurs de médicaments affiliés à l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (Unop) pour atteindre une couverture des besoins locaux en médicaments à hauteur de 70% contre 25 à 30% actuellement. “C'est à notre portée”, estime M. Hamiani. Le même travail sera fait avec les producteurs de céréales mais également pour le lait. Le Forum des chefs d'entreprise milite pour cette démarche nouvelle qui devra permettre de poursuivre l'effort d'investissement, en le faisant reposer essentiellement sur l'entreprise à partir d'objectifs clairs de nature à donner lieu à des niveaux de croissance de 8 à 10%, seuls à même de résorber définitivement le chômage et d'endiguer la précarité dans notre pays. M. R.