Le Forum des chefs d'entreprises (FCE) a rendu publiques, au mois de mars dernier, 50 propositions pour une nouvelle économie moins dépendante des hydrocarbures. Sur les 50 propositions, le FCE consacre une vingtaine à la relance de l'investissement dont l'objectif principal est d'atteindre un taux de croissance minimal de 8 à 10% sur une dizaine d'années. Il s'agit en premier lieu, selon le FCE, de rétablir la liberté totale de l'acte d'investir conformément à l'article 37 de la Constitution. Pour le FCE, les avantages accordés à l'investissement sont octroyés directement par la loi. L'organisation patronale plaide également pour l'abandon de la règle des 51-49 appliquée systématiquement. Elle propose plutôt d'afficher les branches ou les filières considérées comme stratégiques où la partie algérienne est obligatoirement majoritaire. En matière de gestion du foncier industriel, le FCE propose de garder le système de la concession pour la seule période de réalisation des projets d'investissement. Au-delà, la pleine propriété sera la règle. L'organisation patronale estime nécessaire le lancement d'une politique de “champions économiques”. Ces champions bénéficieront du soutien effectif des pouvoirs publics en phase de démarrage. Ils feront l'objet d'un suivi rigoureux et permanent, sur la base d'un plan de développement et d'objectifs à atteindre préalablement définis. Le FCE milite aussi pour la création d'une banque d'investissement spécialisée dans le financement de la PME/PMI privée et dotée d'un capital équivalent à 10 milliards de dollars. Le capital de cette banque sera ouvert à l'actionnariat privé et institutionnel, et éventuellement à des investisseurs étrangers intéressés par le marché algérien. Parmi les mesures rendues publiques par le FCE figurent, par ailleurs, le rétablissement du crédit à la consommation pour l'acquisition des biens et des services produits localement, le remplacement du soutien des prix pour les produits de large consommation par l'instauration d'un complément de revenu au bénéfice des couches de la population à faible revenu, la réservation aux entrepreneurs nationaux des marchés publics dont le montant n'excède pas 30 millions de DA pour les services et 200 millions DA pour les travaux. En matière de simplification de l'environnement de l'entreprise et d'amélioration du climat des affaires, le FCE évoque l'urgence de réformer en profondeur le droit économique algérien et l'engagement pour une réforme fiscale profonde. À ce titre, il propose la création d'un ministère de l'Economie nationale qui regrouperait les ministères des Finances, de l'Industrie et du Commerce, de sorte à structurer une administration économique cohérente face au monde de l'entreprise. S. S.