La première journée de grève décidée par le Cnapest a été massivement observée, hier, à Oran, par de nombreux enseignants. Le mouvement de protestation a touché plusieurs lycées où les cours ont été sérieusement perturbés, avons-nous constaté, lors de notre tournée dans certains établissements. Aux lycées Lotfi, Pasteur, Hayat et Hamou-Boutlélis, la plupart des élèves n'ont pas eu cours, excepté dans certaines matières. Dans plusieurs lycées, les élèves ont été libérés à 10 heures par l'administration qui leur a demandé de revenir le lendemain. Selon des sources syndicales, le mouvement de grève a été suivi à 70% au niveau des 51 lycées de la wilaya d'Oran. Par ailleurs et à l'appel du Cnapest, le personnel enseignant à Mascara a observé une grève respectant ainsi le mot d'ordre du syndicat. Comme toujours en pareille circonstance, les responsables du syndicat et ceux de la Direction de l'éducation se livrent à une bataille des chiffres. Mettant en relief leur influence exercée sur le corps des enseignants en activité, les responsables syndicaux avancent, du moins pour cette première journée de débrayage, que le taux de participation a atteint plus de 40% alors que, selon l'administration, pour l'ensemble des 37 établissements secondaires qui fonctionnent sur le territoire de la wilaya de Mascara, le taux de participation n'est que de 6,85%. À Mostaganem, le débrayage a été suivi à 90% par le personnel concerné dans les lycées et collèges, selon le bureau local de l'Unpef, la formation syndicale ayant appelé à la grève. Pour sa part, la Direction de l'éducation de la wilaya fait état d'un suivi ne dépassant pas les 30%. Sur la base de plaintes introduites par nombre d'agents de sécurité, d'agents d'entretien, et autres ouvriers professionnels exerçant dans les lycées et collèges, le même bureau syndical a rendu public un communiqué dans lequel il dénonce “les agissements de certains chefs d'établissement visant à intimider le personnel gréviste afin qu'il renonce à observer son mouvement”. Leur nombre avoisine les dix mille agents affectés dans les collèges et lycées à Mostaganem. Dans le même ordre d'idées, le taux de suivi de la grève des enseignants à Tlemcen est estimé à environ 85% à travers toute la wilaya, perturbant ainsi les cours des élèves. En revanche, les enseignants sous contrat ont assuré une présence dans les établissements scolaires car craignant une ponction sur leurs salaires. À Tizi Ouzou, plus de 600 enseignants du secondaire ont sillonné, hier, les artères principales de la ville en scandant des slogans appelant au respect de la dignité de l'enseignant. “La dignité est au-dessus de toute considération” ; “Oui au respect de la dignité de l'enseignant” , “Pour une enquête”, lit-on sur les banderoles des protestataires. Dans sa déclaration rendue publique à l'issue de son conseil de wilaya tenu le 16 mars dernier, le Cnapest exige la régularisation des arriérés financiers des travailleurs du secteur et dénonce la non-intégration de certains professeurs d'enseignement secondaire et technique dans l'état matrice des salaires et surtout l'entêtement du directeur de l'éducation à refuser de recevoir le Cnapest en présence d'un des membres de son bureau de wilaya. S. LESLOUS/K. R. I./B. A./M. O. T./A. B.