Le cessez-le-feu en Syrie n'est pas effectif, malgré la trêve en vigueur depuis le 12 avril. Les bombardements se poursuivaient à Homs et des combats à Alep, le jour de l'arrivée des premiers observateurs de l'ONU à Damas, ils devaient commencer à travailler lundi matin. Tandis que l'ONU et la Ligue arabe disent être assez optimistes, les Occidentaux, deux membres de l'organisation panarabe, le Qatar et l'Arabie saoudite, la Ligue arabe et le voisin turc acteur d'importance dans la région et au sein de l'OCI, doutent de la volonté du régime syrien de cesser la répression contre son peuple qui manifeste depuis 13 mois pour l'instauration de la démocratie et de libertés. Kofi Annan, le médiateur onusien et de la Ligue arabe, est plus nuancé après avoir pu arracher un compromis à la Russie et à la Chine, soutiens du régime syrien, en parvenant à les rassembler autour de son, plan en six points et pour lequel les deux détenteurs du droit de veto ont voté positivement au Conseil de sécurité, dans la première résolution de cet organisme gendarme du monde sur la crise syrienne après des semaines de négociations. Il reste que les premiers observateurs onusiens ont été accueillis pour ainsi dire en Syrie dimanche soir par des bombes. Le quartier rebelle de Khaldiyé à Homs a été bombardé par l'armée avec en moyenne trois obus par minute selon une ONG, le plus violent pilonnage depuis l'entrée en vigueur de la trêve. De violents combats ont également éclaté à leur arrivée dans la province d'Alep entre soldats et militaires dissidents, a annoncer l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Depuis le cessez-le-feu, une centaine de civils sont morts sous les tirs des forces de sécurité. La poursuite des hostilités rend périlleuse la mission des 30 observateurs militaires non armés mandatés par la résolution 2042, surtout en l'absence d'accord formel de cessez-le-feu entre les forces gouvernementales et l'opposition armée. D'ailleurs, l'armée n'a toujours pas retiré ses chars des villes comme le prévoit le plan de l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe. Depuis le début de l'application du plan, il n'y a eu aucun changement au niveau du déploiement sécuritaire et militaire. Les barrages et les chars sont toujours là, affirme le président de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. Les cinq observateurs venus de New York seront rejoints dans les prochains jours, par d'autres provenant de personnels de l'ONU du Golan ou du Soudan et du Soudan du Sud. Au total, la mission complète devrait compter 250 hommes et son déploiement, sur plusieurs semaines, nécessitera une nouvelle résolution. La première tâche de la mission préparatoire sera d'établir un quartier général opérationnel à Damas. Les observateurs prendront ensuite contact avec les forces gouvernementales et celles de l'opposition afin que les deux camps comprennent ce que sera leur rôle de surveillance et qu'ils puissent mettre en place un système de contrôle. Ils se rendront aussi dans d'autres villes de Syrie pour décider où établir des bases afin de vérifier que la violence a vraiment cessé. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a fait état hier de 11 117 morts en Syrie depuis le début mi-mars 2011 d'une révolte populaire sans précédent contre le régime, dont 55 depuis l'entrée en vigueur jeudi du cessez-le-feu. D. B