À l' occasion de la commémoration du 50e anniversaire de l'indépendance, le bureau de Tizi Ouzou de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM) a organisé, mercredi, en collaboration avec le Musée régional du moudjahid, une journée commémorative en hommage au défunt moudjahid, le capitaine Si Lamara Hamel, le dernier chef de la Wilaya III historique. Cette journée s'est déroulée en présence de nombreux officiels de la wilaya, du secrétaire général de l'ONM, Saïd Abadou, ainsi que d'anciens combattants de la guerre de Libération nationale. M. Abadou dira : “Je remercie les membres du bureau de l'ONM de Tizi Ouzou pour cette initiative, qui est une première en son genre, et pour l'intérêt qu'ils témoignent ainsi à l'histoire de l'Algérie. L'image qui m'est restée de Hamel Lamara est l'image de cette personne modeste qui se battait pour son pays. Honorer les moudjahidine est le devoir de notre organisation, car ils ont fait beaucoup de sacrifices pour libérer le pays, alors la moindre des choses qu'on puisse leur faire est de les défendre et de leur assurer tous leurs droits.” Quant à Ouamar Belhadj, membre de l'ONM, il a déclaré : “Je n'ai pas eu l'occasion et l'honneur de le connaître avant le cessez-le-feu. Hamel Lamara accordait peu d'intérêt à l'argent, son but était de libérer son pays. Pour preuve, il a choisi un gourbi au boulevard Mohammed-V comparé à d'autres qui ne cherchaient qu'à se remplir les poches.” Un autre moudjahid et ami de Lamara, Naït Si Ouali, témoignera : “J'ai eu l'honneur de connaître Dda Lamara en novembre 1959. Il a été promu lieutenant, secrétaire général pour remplacer Smaïl Ameyoud. C'est quelqu'un qui a toujours encouragé ses collègues. Je l'ai toujours considéré comme un père et un grand frère. Il était très intelligent.” Mustapha Cherchali a souligné, pour sa part qu'“organiser des journées pareilles nous permettra de réécrire correctement l'histoire”. Pour l'histoire, Lamara Hamel est né le 15 août 1917, à Aït Lahcène (Beni Yenni), où il effectue toute sa scolarité avant de rejoindre l'école normale de Bouzaréah pour devenir instituteur. Avec le déclenchement de la révolution de novembre 1954, il active clandestinement avec les combattants de l'ALN. Le jour de la grève du 19 mai 1956, il est arrêté à l'école d'Aït Lahcène. Il est incarcéré dans différents postes militaires avant d'atterrir à la prison de Tizi Ouzou d'où il s'évade en février 1957. Il rejoint directement le maquis entre Beni Yenni et Aït Ouabane, c'est dans cette région qu'il rencontre le colonel Amirouche, et son destin prend une autre tournure. Le colonel Amirouche le nomme secrétaire général de la Wilaya III jusqu'à son départ vers Tunis en 1959. Son successeur, Mohand Oulhadj, l'affecte comme responsable de la Zone III puis secrétaire de wilaya à partir de 1960. Entre janvier et février 1962, il est nommé commandant de la Zone III avec le grade de capitaine. Après l'indépendance, il fait partie de la commission qui a négocié et supervisé le départ des militaires français de Kabylie et il est démobilisé le 20 septembre de la même année. Son parcours militant ne s'arrête pas là, puisqu'il est chargé, à Alger, des relations extérieures du parti FLN, de 1963 à 1964. Il se retire ensuite de la vie politique pour occuper différents postes de responsabilité au sein de Sonatrach. Jusqu'à son décès le 17 mai 1991, dans un hôpital en France. S B