Le gouvernement algérien est dans l'incapacité de faire respecter les droits fondamentaux des travailleurs, a affirmé l'Internationale des services publics (ISP) dans une lettre adressée, avant-hier, au président de la République, Abdelaziz Bouteflika. « Bien que l'Algérie ait tout récemment signé, le 6 juillet 2006, la convention concernant les représentants des travailleurs (convention 135) de l'Organisation internationale du travail, force est de constater que des lacunes existent dans l'administration de cet important document », a noté l'ISP dans sa missive. La défaillance de l'exécutif algérien, a précisé encore l'ISP, réside notamment dans l'application de l'article 1 de ladite convention. Article qui stipule que « les représentants des travailleurs dans l'entreprise doivent bénéficier d'une protection efficace contre toutes les mesures qui pourraient leur porter préjudice, y compris le licenciement, et qui seraient motivées par leur qualité ou leurs activités de représentants des travailleurs, leur affiliation syndicale ou leur participation à des activités syndicales, pour autant qu'ils agissent conformément aux lois, conventions collectives ou autres arrangements conventionnels en vigueur ». L'ISP a cité l'exemple de Tchiko Mourad, employé de la direction nationale de la Protection civile et vice-président de l'Union nationale de la Protection civile (syndicat affilié au Snapap), suspendu de son travail, le 18 décembre 2004, pour avoir participé à une action syndicale, puis poursuivi en justice. Ce fait, précise-t-on dans la même lettre, traduit également « un non-respect » des droits consignés dans la convention 87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical que l'Algérie a ratifiée en 1962. « L'ISP se doit de constater que les cas de harcèlement des travailleurs et travailleuses de votre pays témoignent de l'incapacité de votre gouvernement à faire respecter les droits fondamentaux au travail auxquels vous avez pourtant adhéré », ajoute-t-on. Tchiko Mourad, a précisé l'ISP, « a été victime de harcèlement moral et administratif et judiciaire et nous demandons que sa situation soit incessamment corrigée ».