Difficile encore de parler de campagne électorale à Oran, tant tout ce qui se rapporte aux législatives et aux partis en campagne semble comme frappé de léthargie. Pourtant, hier, plusieurs meeting étaient programmés dans la capitale de l'Ouest, ceux des nouvelles formations politiques, à l'image du Front national pour la justice sociale (FNJS) ou encore celui de l'Union des forces démocratiques et sociales (UFDS). Mais, plus que tout, c'est l'ambiance autour de ces regroupements qui a surpris, plus particulièrement, les deux observateurs internationaux de l'UE présents à Oran pour superviser le déroulement de la campagne. Et ces derniers, bien que refusant de faire toute déclaration, ont laissé paraître tout leur étonnement en débarquant, sous haute surveillance, dans la salle de cinéma Le Colisée et de constater le vide des travées, alors que le meeting n'avait toujours pas débuté, et cela, plus d'une heure après l'horaire prévu. Ce qu'ont découvert les observateurs de l'UE, Bambi Badibangova et Carlo Pappalardo Fisher, c'est surtout des bandes de jeunes de karkabou et autres zorna, payés pour la circonstance, faisant du raffut à tout-va, racolant presque les citoyens de passage dans la rue où tentant de faire patienter les rares présents dans la salle. Situation et procédé habituels, qui font qu'en matière de discours enflammé, c'est surtout un folklore au sens propre du terme qui sévit en guise de campagne électorale à Oran. Et cela, en attendant peut-être la venue des présidents des formations politiques qualifiées de grosses pointures. Les deux observateurs de l'UE ont tout de même tenté de s'enquérir du déroulement de la campagne en s'adressant à des journalistes pour connaître les conditions de couverture de la campagne et surtout pour tenter de cerner la réaction de la population. Ainsi, l'un d'entre eux demandera si dans la rue, la population suivait la campagne, si des débats politiques avaient lieu et si les citoyens majoritairement manifestaient leurs intentions de voter le 10 mai prochain. À noter que les observateurs devraient se rendre, dans les jours à venir, dans plusieurs wilayas de l'Ouest pour poursuivre leur mission. D. L