Agréable, spontanée et naturelle, Hayet-Eddine Khaldi est de retour à la télévision après plusieurs années d'absence. Elle revient sur Canal Algérie tous les vendredis à 21h avec “Awtar.” Liberté : “Awtar” fait son grand retour sur Canal Algérie. Pourquoi cette absence et qu'est-ce qui a motivé votre retour ? Hayet-Eddine Khaldi : L'absence est due au fait que j'avais quitté Canal Algérie, la direction de l'époque ne voulait plus de l'émission. Les arguments avancés ne m'avaient pas convaincue et j'ai préféré partir. Au Ramadhan 2011, j'ai été contactée par Rafik Fares (responsable de la production à ce moment-là) pour reprendre “Awtar” mais sous une forme plus adaptée à cette période particulière de l'année. L'expérience nous a plu, et on s'est dit pourquoi ne pas continuer ! L'émission a pris la forme d'un talk-show… Les changements sont venus de façon progressive. Au début, il était question de décortiquer la vie d'un artiste (et un seul) en 52 minutes. Aujourd'hui il y a 4 à 5 invités par émission de 90 minutes. On ne se contente plus des chanteurs poètes et compositeurs (le monde de la musique), on a ouvert le plateau à toutes les formes d'expressions artistiques y compris le sport. Vous avez aussi remarqué l'arrivée de 3 chroniqueurs, notamment Sihem Kennouche, une vraie découverte à la radio où elle est arrivée y a 2 ou 3 ans. Je l'avais écoutée dans le magazine du week-end sur Alger Chaîne 3 et j'avais adoré ses interventions et sa maîtrise des sujets qui se rapportent à l'histoire. Je l'ai “kidnappée” et “détournée” pour l'intégrer dans l'équipe du magazine scientifique “Va savoir” puis je me suis dit pourquoi pas la télé ! La chronique “Des rites et des mythes” a donc vu le jour, où Sihem nous raconte les origines des choses du quotidien, l'origine d'expressions qu'on utilise tous les jours, de mots, de rituels, de plats typiquement algériens, de certains comportements, des codes de communication des amoureux à l'époque où il n'y avait ni SMS, ni Facebook ni même les lettres postales. Nos ancêtres et nos aïeuls débordaient d'imagination ! Dans l'équipe, il y a aussi Imad-Eddine Lamouri, le plus jeune de l'équipe. C'est un peu le geek de la bande. Sa chronique c'est "l'Algérie sur le web" (les buzz, les sites 100% algériens et des infos pratiques), et porte sur cette créativité bien réelle qu'on retrouve sur Youtube, Facebook et autres sites de partages (le dzweb). Djamel Achache prend en charge la chronique ''Bin el-barah wel youm'' où il est question de souvenirs en images. Mais dans l'équipe il y a aussi tous ces soldats de l'ombre, Hakim Laroussi, réalisateur (le chef d'orchestre), Soraya Hamoudi la script (notre tête chercheuse), Zakia Si-Amer (chef d'unité divertissement) qui s'implique complètement, de la préparation à la diffusion. Comment se fait le choix des invités de l'émission ? Il y a des invités qui s'imposent logiquement et naturellement. Quand vous avez l'occasion d'avoir Idir, Blaoui El-Houari, Aït Menguelat, Sid Ahmed Agoumi, El-Ghafour, Khaled ou Youcef Boukella, vous ne vous dites pas je vais y réfléchir. D'ailleurs, je rêve d'interviewer tous ceux que j'ai cités (rire), à part Khaled et Youcef Boukella, parce que le rêve s'est déjà réalisé ! Il y a des invités qui sont choisis par rapport à leur actualité et il y a la nouvelle scène, toute cette pépinière où pullulent de jeunes talents qui font du très bon travail et qui ne demandent qu'à s'exprimer et à se faire connaître. Et il ya les invités qui nous choisissent (rire). Quel est l'invité qui vous a le plus marquée ? Question difficile. Ils sont nombreux à m'avoir marquée positivement. Il y en a une qui m'a marquée négativement ; c'était à l'époque où il y avait un invité par émission. Une chanteuse m'avait donné son accord, tout était prêt, et au moment du tournage, elle n'était pas encore là. Je l'appelle et elle me dit : “Je suis fatiguée, je ne vais pas venir.” Ce qui était le summum de l'incorrection pour moi, surtout vis-à-vis de l'équipe qui avait travaillé toute une semaine pour préparer l'émission (reportage, micro-trottoir, archives, etc.) sans compter toute la technique qu'il y avait derrière (le décor mis en place pendant toute une matinée par des hommes qui ont transporté des plaques très lourdes, une régie réservée, etc.). Je lui avais dit exactement ce que j'en pensais et je me suis jurée qu'''elle'', plus jamais ! Un secret de tournage ... Les chroniqueurs refusent de me dévoiler leurs thèmes avant l'émission. Ils préfèrent que je réagisse à chaud. C'est plus rigolo, paraît-il. Pour finir, qui est Hayet-Edinne Khaldi hors caméra ? Je travaille aussi et surtout à la radio, d'ailleurs je ne m'imagine pas faire autre chose que de la radio. Mariée, maman d'un petit garçon, je réserve le plus clair de mon temps à ma petite et grande famille, à savoir mes parents et mes beaux-parents parce que le temps passe très vite, aujourd'hui on est là, demain on ne sait pas. J'ai envie de profiter au maximum des gens que j'aime. Je ris beaucoup et j'adore les gens qui ont de l'humour, on aura tout le temps d'être triste face aux grandes épreuves de la vie, alors gardez le sourire ! Z. A.