Deux des victimes sont originaires de Bouzeguène, un troisième policier du village Mghira, dans la même daïra de Mekla, et le quatrième d'Oued El-Alleug, dans la wilaya de Blida. Quatre policiers, circulant à bord d'un véhicule de patrouille, ont été tués dans une attaque terroriste spectaculaire perpétrée, avant-hier lundi, à la sortie du chef-lieu de daïra de Mekla, située à 25 kilomètres à l'est de la ville de Tizi Ouzou. Il était 12h. Le véhicule 4x4 de patrouille, à bord duquel se trouvaient quatre policiers exerçant à la sûreté de daïra de Mekla, effectuait sa ronde habituelle lorsque, arrivé au lieu-dit Tighzert, à la sortie de la ville, un déluge de feu s'abat sur le même véhicule. Les auteurs du mitraillage étaient, selon des sources sécuritaires, à bord d'une automobile de marque Volkswagen. Ses occupants, qui seraient au nombre de quatre, n'ont donné aux policiers aucune chance de riposter. À peine leur véhicule arrivé près de l'intersection menant, d'un côté, vers Taourirt-Aden et, de l'autre, vers Djemaâ-Saharidj, les assaillants ouvrent le feu dans sa direction, le criblant ainsi de balles. Après une dizaine de minutes de tirs sans répit, le 4x4 de la police a été immobilisé dans un fossé et les terroristes démarrent en trombe, a-t-on appris auprès des riverains, encore sous le choc. À l'arrivée des renforts et de la Protection civile, deux des policiers avaient déjà rendu l'âme. Les deux autres, grièvement blessés mais encore en vie, ont été immédiatement évacués vers l'hôpital d'Azazga, d'où l'un d'eux sera transféré vers le CHU de Tizi Ouzou. Un peu plus d'une heure après, les deux blessés rendent l'âme, portant ainsi le bilan à quatre policiers tués. Deux des victimes sont originaires de Bouzeguène, un troisième du village Mghira, dans la même daïra de Mekla, et le quatrième d'Oued El-Alleug, dans la wilaya de Blida. À Mekla, aucun mouvement ou déploiement remarquable de troupes pour traquer le véhicule des auteurs de cette attaque n'a été observé durant toute l'après-midi, indiquent des habitants de cette région, où l'inquiétude, nettement perceptible sur les visages et à travers les mots des habitants, commence à se réinstaller à nouveau. À se réinstaller, parce qu'à Mekla, le souvenir de l'attentat à la voiture piégée qui a soufflé, en février 2007, le commissariat du centre-ville et causé d'importants dégâts, celui de l'assassinat de Lounès Baleh, chef de sûreté de la même daïra, puis encore le récent enlèvement du propriétaire d'une unité de concassage sont toujours vivaces dans les esprits. Aujourd'hui encore, la population de Mekla, comme de toute la Kabylie, continue de se poser la même question sur la persistance des actes terroristes dans la région de Kabylie et, plus particulièrement, dans la wilaya de Tizi Ouzou où, quelques jours déjà avant cet attentat, une 67e victime de kidnapping, d'ailleurs toujours en captivité, a été enregistrée. Il y a lieu de noter que cette recrudescence du terrorisme intervient en pleine campagne électorale durant laquelle les candidats du pouvoir, dont le patron du RND, Ahmed Ouyahia, invitent les citoyens de Kabylie à voter tout en leur promettant le rétablissement de la sécurité et même “une fin certaine du terrorisme”. Mais, en Kabylie, tout le monde semble être convaincu que s'il y avait une volonté réelle de l'Etat, cette “fin certaine du terrorisme” n'aurait pas attendu jusqu'à aujourd'hui. S L