Le Front du changement, parti issu de l'aile dissidente du MSP, veut se montrer, durant cette campagne électorale, comme un parti carrément basculé dans le champ de l'opposition. En ce sens qu'outre le pouvoir, il s'insurge de plus en plus contre tous les courants ou presque. Dans les propos tenus, hier, en conférence de presse, par le président du FC, qui n'est autre que l'ancien ministre de l'Industrie, alors membre du MSP, il se profile comme une intention de tout remettre en cause “aux fins d'amorcer un changement effectif”. Aux yeux de M. Menasra, ni les observateurs étrangers, appelés à surveiller les législatives, ni l'administration, ni les partis de l'opposition en lice, et encore moins ceux du pouvoir ne semblent être convaincants pour assurer la transparence du scrutin du 10 mai prochain. “On souhaitait voir des superviseurs, de vrais surveillants de ces élections et non pas ces observateurs, voire ces touristes invités à la dernière minute par le gouvernement (…)”, a dénoncé M. Menasra, regrettant au passage que “les outils de la fraude sont toujours là”. Entre autres outils, il citera les anomalies contenues dans le fichier électoral dont “des électeurs décédés” qui y figurent toujours. En outre, il regrette que “les mêmes encadreurs” d'anciennes élections soient rappelés à l'occasion de ces législatives. Ceci, avant de se contredire en soutenant toutefois que “cette fois-ci, la fraude est plus difficile à appliquer” et que “nous allons tout faire pour la rendre inopérante”. Tout en croyant que la conjoncture actuelle n'est pas faite pour encourager la fraude, le militant pour le changement mise sur “la maturité” des partis politiques, laquelle “maturité”, dit-il, permettra aux partis d'endiguer “l'intention de truquer les élections” encore existante. Mieux, M. Menasra se permet même de jurer que “les partis du pouvoir n'auront pas la majorité”. D'autres partis en lice pour l'échéance du 10 mai n'ont pas été épargnés par les critiques du président du FC. Outre sa diatribe à l'égard des partis auxquels il reproche l'utilisation des moyens de l'Etat durant cette campagne électorale, il s'insurge notamment contre d'autres partis, sans les citer, qu'il accuse d'adopter “un discours électoral islamophobe”. M. Menasra n'est pas moins préoccupé par les partis islamistes qui “instrumentalisent la religion” durant cette campagne électorale. F A