En enchaînant un sixième match sans défaite pour douze points récoltés, le Mouloudia d'Oran a confirmé, de la plus convaincante des manières, son regain de forme retrouvé depuis l'avènement sur son banc de touche de l'entraîneur hispano-suisse, Raoul Savoy. Plus que ce qu'ont apporté les Brahim Boushaba, Nassim Boukemacha et Yacine Kechout réunis, le technicien helvétique est en passe de justifier son salaire de 10 000 euros par mois et celui de son adjoint, le Camerounais Agbo Hans, qui émarge à 4 000 euros mensuellement, allant même jusqu'à être affublé du titre de “meilleure recrue hivernale de Djebbari”. Pourtant, au lendemain de sa prise en main de l'équipe et du match nul à domicile face à l'USMA, rien ne présageait un tel scénario. Ses choix contestés et contestables lors du choc à huis clos face aux Rouge et Noir de Soustara avaient même fait craindre le pire aux proches de l'équipe qui “ne comprenaient pas comment cet entraîneur étranger qui ne connaît même pas les points forts et les points faibles de son groupe, encore moins les caractéristiques d'un vestiaire mouloudéen très difficile à gérer, pourrait faire pour redresser la barre”. Trois victoires (face au MCS, au NAHD et à Béjaïa) et trois parités (face à l'USMA, à Tizi Ouzou et à Sétif) plus tard, Raoul Savoy est en train de faire l'unanimité autour de sa personne, forçant même le respect des plus sceptiques. La manière avec laquelle il a su redynamiser et remobiliser son groupe, son intransigeance sur un plan strictement disciplinaire qui a remis aux places qui sont les leurs des garçons très caractériels, comme Youcef Belaïli, Sid-Ahmed Aouedj et Sebbah Zine El-Abidine, ses choix risqués mais finalement bons à chaque fois qu'il fallait effectuer des changements de poste ou de stratégie de jeu ont, ainsi, donné plus de crédibilité à la méthode de Savoy, l'inconnu débarqué de sa Suisse natale après le dépôt de bilan de son ancien club employeur, Neuchâtel Xamax. Et s'il y a bien une personne qui doit savourer, en ces toujours apaisants et réconfortants moments de lendemain de victoire, c'est bel et bien le P-DG de la SSPA/MCO, Youssef Djebbari. Sous les feux des critiques pour plusieurs raisons valables et d'autres moins valables, le président du Mouloudia d'Oran sait, en ce sens, très bien qu'en cas de maintien parmi l'élite, un grand mérite lui reviendra automatiquement. Ne serait-ce que pour avoir pris de grands risques en acceptant de revenir dans des conditions connues de tous et un risque encore plus grand en installant sur son banc de touche un technicien inconnu qui n'a rien du “p'tit suisse” décrié à son arrivée… R B