RESUME : Houria s'en prend à sa belle-fille. Elle la maudit. Elle trouve qu'elle a mis de la pagaille dans la vie de son fils. Fethi lui demande de partir avec Madjid. Ils doivent insister pour qu'elle accepte de le suivre. Ibtissem et lui peuvent enfin se parler. Elle est à bout. Elle a peur que sa mère trépasse. Fethi la rassure. Sa mère allait s'en sortir. Elle lui demande pourquoi personne ne l'a informée de son accident… -Je suis sûre que l'idée venait de ta mère, dit-elle sans attendre sa réponse. Elle ne voulait pas de moi, à ton chevet ! Mais Fethi la surprend. - Non, c'est moi qui ne voulais pas, répond-il. J'attendais d'aller mieux… Tu m'as manqué, murmure-t-il. J'en veux à ma mère… Elle n'arrive pas à t'accepter. J'ignorais qu'elle était capable du pire… - Elle est vieille, elle ne supporte pas que tu me fasses passer en priorité… Oublie ce qui vient de se passer, lui dit-elle. Malgré tout, c'est ta mère ! Pardonne-lui… - Tu es trop bonne avec elle… Je désespère, soupire-t-il. Je crois qu'elle ne changera jamais ! - Changement ou pas, dit-elle, elle reste ta mère… - Heureusement qu'on va vivre à Oran, soupire-t-il. Je veux bien lui pardonner mais jamais plus je ne vivrais sous le même toit qu'elle ! - On a tout le temps. - Hamdou Allah ! Je te le disais, il va mieux ! Ibtissem se retourne en souriant en reconnaissant la voix de ses belles-sœurs. Celles-ci lui ont apporté un dîner et des fruits. Elles ne semblent pas surprises de la trouver là. Elles l'embrassent puis s'occupent de leur frère. - Quand es-tu rentrée ? demande l'une d'elles. - Je suis arrivée en fin de journée, répond-elle. Tu es gâtée, ajoute-t-elle à l'intention de Fethi. Tu as de la chance ! - C'est vrai ! Lors de cet accident, j'ai réalisé combien je tenais à vous toutes. Même maman… Dommage qu'elle persiste à verser sa rage sur ma femme. Mes sœurs, pourquoi ne vous lui faites pas entendre raison ? - On a bien essayé… Au fait, comment va ta mère ? - Elle s'accroche… - Inch Allah elle se remettra de cette crise, dit Fethi. Si tu veux, on les prendra avec nous, à Oran ! - Ta mère m'empoisonnera un jour si tu le fais ! Il faudrait la prendre aussi mais j'ignore s'il n'y aura pas de massacre si nos deux mères cohabitent ! Ce serait prendre un gros risque… Mais en attendant, tout ce qu'elle espérait, c'est que sa mère se rétablisse. Elle veut avoir une chance, de se rattraper auprès d'elle et de son mari. Sa belle-mère n'a pas obtenu ce qu'elle voulait. Elle n'a pas réussi à les séparer. Même en faillant perdre son fils, elle n'a pas perdu sa rancune. Ses propos n'ont pas réussi à la blesser. L'amour que lui porte son mari, la force à être plus tolérante. Elle n'est pas surprise lorsque son amie Fella la rejoint pour lui apprendre que sa mère était revenue à elle. - Hamdou Allah ! s'écrie-t-elle alors que son portable vibre dans son sac à main. Fethi, je vais la voir… - Si je n'avais pas encore le tournis, je t'aurais accompagnée ! Embrasse-la pour moi ! Je la verrais demain… Elle le lui promet avant d'aller au chevet de sa mère. Fella la tient par le bras. Ibtissem a le pas léger tant elle est heureuse et soulagée. Elle peste contre son portable qui vibre encore dans son sac. Elle le sort et trouve des appels manqués et un message envoyé par Madjid. Qu'est-ce qu'il veut encore ? se demande-t-elle en l'ouvrant. Le cœur serré, elle soupir de soulagement. “Dans la vie, on a tous droit à une seconde chance. Elle s'est présentée à toi. Saisis-la ! Adieu, tu n'entendras plus jamais parler de moi.” Elle aussi n'a plus envie d'entendre parler de lui. Leur histoire appartient au passé. Elle la jette aux oubliettes. Seule sa famille compte. Quand elle arrive à la chambre de sa mère, elle trouve le médecin des urgences en train de l'examiner. Il est satisfait. - Je me sens faible, dit Yamina. - Hamdi Rebi, lui répond-il. Vous vous en sortez bien… Vous nous revenez de loin ! - Hamdou Allah… Comment va Fethi ? - Bien maman, il t'embrasse… Le médecin, avant de sortir, leur conseille de ne pas tarder et de revenir le lendemain matin. - Promis docteur… Tous ont promis de ne pas tarder mais personne n'a le cœur à se séparer d'elle. Ils ont tant de choses à se dire, du temps à rattraper et tant d'amour à partager. - Dès que tu iras mieux, vous viendrez vivre avec nous, dit Ibtissem. Fethi insiste… Il viendra te voir dès qu'il n'aura plus de vertige ! - Non, on restera chez nous, dit Yamina. Vous serez les bienvenus quand vous nous reviendrez en visite… Vivez heureux ! Nous ne demandons que ton bonheur… - Je suis heureuse maman ! Heureuse de vous retrouver sains et saufs ! Les êtres auxquels Ibtissem tenait le plus s'en sortaient sans séquelle. La jeune femme a conscience de sa chance. Elle n'est plus pressée de partir. Elle tenait à prendre soin d'eux avant de retourner à Oran, avec son mari. Elle garde au fond de son cœur que sa relation avec Madjid aura été aussi brève qu'une tempête. Elle aurait pu tout détruire sur son passage et emporté ceux qu'elle aimait. Son souffle lui aura permis d'ouvrir les yeux sur l'essentiel. Fin A. K. Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus : [email protected]