De grands projets de développement à l'image de la station de dessalement de Cap-Djenet ou celui d'un gazoduc de 16 pouces sont actuellement bloqués, à cause des oppositions imprévues faites par des riverains et des familles propriétaires. Selon le wali qui a fait ces révélations, les 100 000 m3 d'eau produits par la station qui est déjà prête sont jetés dans la mer à cause du non-achèvement de la partie aval du projet, soit les conduites alimentant des dizaines de communes de la wilaya. La raison, deux oppositions, une enregistrée à Cap Djenet et l'autre à Zemmouri, empêchent le raccordement des populations de Dellys, Afir, Zemmouri, Sidi Daoud et Legata en eau potable à partir de la station de dessalement de Cap Djenet. Le reste de la conduite a été réalisé grâce à dix réquisitions de la force publique. Pis encore, à Bordj Menaiel, des citoyens ont empêché Sonatrach d'intervenir pour réparer un gazoduc qui allait faire exploser toute la région Est de la wilaya, a indiqué le wali, Kamel Abbas. Et là encore, il a fallu l'intervention des gendarmes pour éviter le pire. Ces mêmes personnes s'opposent actuellement à la réalisation des travaux de réalisation d'un gazoduc de 16 pouces reliant Bordj Menaiel à Tizi Ouzou. Bien qu'il ne reste 160 m à réaliser pour raccorder ce gazoduc au terminal de Sonatrach, une opposition farouche bloque le projet, et toutes les tentatives effectuées à l'amiable n'ont pas abouti, a indiqué le chef de l'exécutif. Ainsi, ce sont plusieurs communes de la wilaya de Boumerdès et de Tizi Ouzou qui sont pénalisées à cause de ce blocage. “On ne pourra même pas faire des extensions et autres réalisations liées à l'alimentation en gaz naturel si cette situation persiste”, a ajouté le chef de l'exécutif. Bien que la Société algérienne de gestion du réseau de transport du gaz (GRTG), propriétaire du réseau de transport de gaz en Algérie, ait proposé des indemnisations à 1800 DA le m2, cette famille a refusé. “Pourtant, c'est un droit de servitude et non un droit de passage. On a réalisé 17 km mais on a été stoppés à cause de 160 m2”, a précisé le même responsable. Autres projets à l'arrêt à cause de ces oppositions. Le réservoir d'eau potable de Ben Hamza (commune de Baghlia), où là encore des propriétaires ont signifié une fin de non-recevoir aux entreprises chargées de la réalisation de ce projet. à Naciria, c'est le projet d'un ouvrage d'art qui est bloqué pour des raisons similaires. à Zâatra (commune de Zemmouri), c'est un centre d'enfouissement régional qui est à l'arrêt. Des citoyens sont carrément intervenus pour refuser l'installation du chantier de l'entreprise en charge de la réalisation du projet. à Taourgua, un groupe de citoyens a empêché l'utilisation des servitudes pour la réalisation d'une conduite d'énergie électrique devant alimenter une partie de la wilaya de Tizi Ouzou. à Bordj Menaiel, c'est un projet de réalisation d'une piscine semi-olympique inscrite 2010 qui est à l'arrêt, à cause de l'opposition d'une famille qui revendique la propriété de l'assiette de terrain. Toujours dans la même commune, une autre personne empêche la réalisation de nombreux programmes de logements et d'équipements publics sous prétexte que la moitié de Bordj Menaiel, soit 300 ha, lui appartient. L'affaire est pendante en justice, ce qui va retarder le lancement des nombreux projets inscrits pour cette commune, comme cela a été le cas à Benrahmoune (commune de Corso), où des propriétaires se sont opposés à la réalisation d'un projet d'utilité publique. “Il a fallu 5 mois de procédures judiciaires pour le lancement de ce projet”, a expliqué le chef de l'exécutif. “On ne peut pas développer une wilaya avec des oppositions et avec la force publique, j'aurais souhaité que les élus, les comités de village, les associations, les notables participent au règlement de ces problèmes”, dira encore M. Abbas. Reste à savoir si les élus, visiblement très occupés ces derniers temps par la campagne électorale, vont entendre le cri d'alarme lancé par le premier responsable de la wilaya pour éviter le pire aux populations à qui on ne cesse de demander d'aller voter massivement le 10 mai. M. T.