Les actions d'aménagement urbain à Oran ne cessent de se multiplier depuis la tenue du GNL16, avec toujours comme objectif de relooker la ville et les quartiers et donner toute sa dimension au concept de cadre de vie. Cela dans l'absolu, car mis à part l'aménagement de certains ronds-points, d'espaces verts comme ceux près du pont Zabana, ou encore les énièmes réfections des trottoirs, les habitants des quartiers périphériques d'Oran veulent bien plus. Passons sur tous ces quartiers qui en sont encore à attendre les services de base en milieu urbain, le bitumage des ruelles, la réalisation de trottoirs, l'éclairage public etc. D'autres veulent amener les autorités locales à une réflexion plus profonde et plus transparente. Et de ce point de vue, les regards se tournent à nouveau vers le secteur urbain d'Es-Seddikia et plus précisément vers la cité appelée communément “Batimate taliane”. Cette cité qui s'étend sur plusieurs hectares à proximité du rond-point de la résidence de wilaya et le début du Bd du Millénium, est depuis longtemps vouée à la démolition. Les immeubles réalisés en préfabriqué devaient être provisoires et comme souvent dans notre pays ce provisoire a trop duré avec des conséquences néfastes sur le quotidien des habitants : dégradation des bâtiments, des parties communes, des réseaux d'assainissements, et des caves régulièrement inondées. Aujourd'hui, avec le programme de réaménagement et de l'absorption de l'habitat précaire, il est à nouveau question et de manière insistante, de démolir lesdits immeubles, reloger les habitants et surtout récupérer l'assiette foncière d'une valeur inestimable. Partagé entre les communes d'Oran et de Bir El Djir, les convoitises sur ce terrain “dégagé” agitent les milieux locaux d'affaires et de promotion immobilière. Les sollicitations dans le bureau du wali se font de plus en plus pressante alors que la rumeur locale a “déjà attribué le site à un promoteur très en vue sur la place d'Oran” et d'autres d'évoquer un projet de villas de haut standing. Mais le wali très récemment sollicité sur cette affaire et ces projets, en marge de la dernière session de l'APW, a déclaré ne pas souhaiter réserver cette assiette foncière à de la promotion immobilière, mais à un autre type d'aménagement urbain, dont la finalité devrait être précisée incessamment. Ainsi, il est de plus en plus attendu la décision finale de l'administration avec entre-temps cette interrogation légitime : les pressions d'intérêts privés seront-elles plus fortes que la préservation de l'intérêt commun ? D. L