Aucun incident n'a été enregistré dans la capitale. Et pour cause, plus de 15 000 gendarmes, policiers et sapeurs-pompiers ont été déployés, appuyés par des unités héliportées pour surveiller tout acte de malveillance. Côté participation, les Algérois n'ont pas suivi… Alger, 10 mai 2012, il est 9h. Les Algérois se réveillent très lentement. Journée chômée et payée, les habitants du Grand-Alger ont profité d'une bonne grasse matinée. Sur les hauteurs d'Alger, il fallait attendre un peu plus d'une demi-heure pour, enfin voir les premiers électeurs se bousculer au portillon. Un rush qui ne tardera pas à s'effacer du décor pour laisser place à une tiédeur politique criante. Au centre de vote d'El-Achour, basé à l'école primaire de Sebala, les votants présents sont majoritairement du troisième âge, tous venus accomplir leur devoir électoral. Les jeunes et les femmes emboîteront le pas, mais plus tard dans l'après-midi. On signalera d'emblée 3 votants non inscrits sur la liste. Le problème sera vite réglé, surtout que le chef du centre semble maîtriser la situation. Postés devant l'enceinte, les policiers avouent qu'aucun incident n'est à signaler. Bien au contraire, la directive du DGSN, Abdelghani Hamel, est exécutée à la lettre. 11h 30mn, direction Douéra. Ici, ce sont 108 447 inscrits qui sont attendus dans les 33 centres et 261 bureaux où les gendarmes veillent au grain, sous la houlette du commandant Mohamed Tami, et sécurisent les lieux et voies routières. Rencontré sur les lieux, le patron de la GN d'Alger, M. Beleksir fait le point. Sur les 850 centres, 102 relèvent de sa compétence avec 5 000 hommes pour sécuriser le scrutin. En plus du dispositif classique, des unités entières ont été déployées pour la circonstance. Il est presque 13h, nous atterrissons au centre de Ramdania. Ici, on avoue que le taux de participation est relativement bas par rapport à 2007. Là-aussi, 5 personnes munies de leurs cartes de vote ont dû recourir au chef de centre pour pouvoir voter, leur nom ne figurant pas également sur la liste. À midi, nous dit-on, le taux n'était que de 16 %. L'officier de justice présent, les observateurs scrutent des yeux l'opération électorale. Rien à signaler. Les Salafistes n'ont pas eu raison À Birtouta, en revanche, un taux de 11 % a été enregistré à 10h. Là-aussi, le dispositif sécuritaire, chapeauté par le commandant Noureddine Taibi, est installé depuis 72h conformément aux directives du patron de la GN, Ahmed Bousteila. Sur les 25 centres, 14 relèvent de la compétence de la GN, en plus de 2 autres situés à la limite de Bir Mourad Raïs. Au centre Ahmed Boudela, à proximité de l'ex-quartier El-Kahla, on parle de l'abstention des islamistes affiliés aux salafistes. À 14h, le taux de participation était de 23,79% sur les 1582 inscrits. Ce qui n'est pas le cas au centre de Haï Ennakhil où ce taux est de 26,19 % à 13h. Hamza, 20 ans, lycéen, est venu voter “par principe”, dit-il. Sa maman aussi. 15h passé, nous arrivons à Zéralda. Les bureaux sont pris d'assaut au centre Djilali El-Kheloufi. Selon le chef du centre, le taux de participation a largement dépassé, aux environs de 14h, les 40 %. “Les électeurs ont commencé à voter à partir de 9h, mais aux environs de 12h 30mn, il y avait une grande affluence”, nous révèle le chef du centre. Idem au centre Mouloud- Fergane de la Bridja où, vers 14h 30mn, 1 054 personnes ont voté sur les 3 083 inscrits. Les observateurs étrangers, dont ceux de l'Union européenne et de la Ligue arabe, sont passés par là. “Ils étaient très contents de l'accueil et de l'organisation du scrutin. Ils ont discuté avec tout le monde et en toute transparence”, nous avouera le chef du centre. Dans cette localité attenante aux localités de Tipaza, un grand dispositif de sécurité est également déployé, supervisé par le commandant de compagnie de la GN. Car Zeralda, c'est aussi 42 centres de vote, 127 bureaux et 92 829 inscrits sur les listes électorales. Les plages et les lieux de plaisance pris d'assaut Avec des pics de 36° et une température politique des plus tièdes, la journée de jeudi a été une opportunité pour des milliers de familles de profiter du soleil. Commerces, plages, bois de Bouchaoui, centre touristiques de Zéralda et de Sidi-Fredj, port de la Madrague étaient noirs de monde. Les législatives du 10 mai 2012 ont divisé les Algérois, autrefois mobilisés en ce genre de circonstance. Aâmi Hocine, rencontré dans un centre de vote de Aïn Benian, estime que le taux de participation à Alger, soit 19 % annoncé à 15h 30mn, résume “cette fatigue de la population et le refus du mépris affiché par certains députés de la 6e législature”. Et d'ajouter : “S'il y a une élection qui marquera la capitale Alger, c'est sans doute celle de la 7e législature qui intervient dans un contexte assez particulier. Politique, économique et sécuritaire. Je n'ai pas vu cette chaleur et cet engouement de la population à vouloir revendiquer un changement. Je pense que les Algérois ont opté pour cette continuité tant voulue par le gouvernement algérien.” À Ben Aknoun, comme à Alger-Centre et Bab-Ezzouar, les Algérois vaquaient à leurs occupations. Evacuée du débat, l'élection législative n'a pas tant accroché la rue dans la capitale. Journée ordinaire, le 10 mai 2012 n'a concerné que les 30% des suffrages annoncés à 23h par le ministère de l'Intérieur. F. B.