Au lendemain de la proclamation des résultats du scrutin du 10 mai, le ministre de la Santé a choisi la wilaya de Aïn Defla pour déterrer la hache de guerre à l'encontre des fonctionnaires et autres corps du secteur de la santé en grève. M. Djamel Ould-Abbès a tiré, avant-hier, à boulets rouges sur les fonctionnaires de son secteur encore en grève. Il a dénoncé le fait que ces derniers sont entrés en grève avant le scrutin du 10 mai, ce qui est, selon lui, synonyme de manœuvre et de manipulation politicienne. Il a fait rappeler à cet effet qu'une augmentation de 150% a été accordée aux médecins généralistes et aux spécialistes. Et d'ajouter que 24 500 travailleurs de son secteur recevront prochainement leurs régularisations. Le premier responsable de la santé a rappelé aussi qu'il avait négocié avec le syndicat des médecins concernant leur plate-forme de revendications, tout en regrettant qu'ils prennent les malades en otage. Et d'ajouter que leur salaire dépasse les 17 millions de centimes par mois, ajouter à cela un rappel faramineux pour chaque médecin, estimé à plus de trois millions de dinars. Interrogé sur la pénurie de vaccins et autres médicaments, le ministre indiquera qu'un montant de 30 millions de dollars a été dégagé pour y faire face, tout en battant en brèche l'information faisant état que 4,5 millions de vaccins étaient périmés. Le ministre a également annoncé que des commissions seront créées pour contrôler la distribution de ces produits et une autre pour enquêter sur la soi-disant affaire des vaccins périmés. Lors de sa visite, Ould-Abbès a affirmé que les hôpitaux construits en préfabriqué seront réalisés en dur dans un temps proche. Le ministre a rappelé la réalisation dans les jours à venir d'un hôpital moderne de 240 lits dont le coût est estimé à 550 milliards de centimes. Le ministre a souligné enfin qu'une enveloppe de 57 milliards de DA et dépensée par l'Etat dans l'achat de médicaments dont 40% du montant est destiné aux anti-cancéreux. Lors de notre passage à l'hôpital de Sidi Bouabida, au lendemain de sa visite, le corps médical et paramédical affirme qu'il demeure impuissant devant les malades mordus par des chiens errants à cause du manque criant de sérum et vaccins antirabiques. Les conditions de travail sont déplorables et sont dues notamment aux réactions brutales des patients et/ou leur famille à l'égard des médecins, à cause du manque de traitements appropriés. Cette situation est également partagée avec les PAPC. Dans ce contexte, selon une source bien informée, l'indisponibilité des vaccins serait, vraisemblablement liée, à un détournement par des personnes occultes et ils se négocieraient à prix fort à nos frontières. Dans ce sillage, un médecin exerçant à l'hôpital de Aïn Defla a précisé que les quatre hôpitaux que comptent la wilaya, n'ont pas connu cette pénurie même durant les années 1990. S'agit-il d'une mauvaise distribution ou d'un détournement? Bouzar B. Moha B.