Le prénom de Mouloud – variante Miloud – était donné, autrefois, aux enfants qui naissaient le jour anniversaire de la naissance du Prophète, en arabe classique, mawlid, en dialectal et en berbère, mulud et milud. Le prénom a un pendant féminin, Milouda. D'ailleurs, ce prénom, pourtant issu d'une racine arabe, ne se retrouve qu'au Maghreb, il est inconnu en Orient. De nombreuses personnalités se prénomment Mouloud. Nous ne citerons ici que deux Mouloud célèbres, Mouloud Feraoun et Mouloud Mammeri, deux écrivains algériens. De son vrai nom Aït Chaâbane, Mouloud Feraoun est né en 1913, à Tizi Hibel (Tizi Ouzou), il est mort, assassiné par l'OAS, le 15 mars 1962 à Alger, peu avant l'accession de l'Algérie à l'indépendance. Feraoun a commencé à écrire en 1934, en composant son premier roman, Le fils du pauvre, qui sera publié en 1950, à compte d'auteur. Le livre, salué par la critique, obtient le grand prix de la ville d'Alger. En 1953, il publie La terre et le sang, qui obtint le prix populiste. Les éditions du Seuil republièrent Le fils du pauvre, et la même année, un troisième roman, Les chemins qui montent. En 1960, il fait paraître les poèmes de Si Mohand. Son journal est publié, à titre posthume, ainsi que l'Anniversaire, un roman inachevé. Mouloud Mammeri est également né en Kabylie, en 1917. Après des études secondaires à Rabat, chez son oncle, puis à Alger, il commence des études supérieures à Paris. Il est mobilisé durant la Seconde Guerre mondiale. Il rentre en Algérie en 1947 et enseigne à Ben Aknoun. Il participe à la guerre de Libération nationale sous le nom de Si Bouakaz. C'est lui qui a rédigé, entre autres, le rapport adressé à l'ONU sur la question algérienne. Recherché par la police française, il doit quitter le pays et se réfugier au Maroc jusqu'à l'indépendance. Mammeri est l'auteur de romans, qui comptent dans la littérature algérienne d'expression francaise, comme La colline oubliée et L'opium et le bâton, tournés à l'écran, mais Mammeri se fera également un nom en littérature et en langue berbères, avec Isefra, poèmes de Si Mohand Ou Mhand, 1969, Tajerrumt n tmazight, grammaire kabyle (1976), Amawal (1980), Poèmes kabyles anciens (1980), Yenna-yas Chikh Mohand, Cheikh Mohand a dit (1989). Le 25 février 1989, alors qu'il revenait d'un colloque à Oujda, au Maroc, il trouva la mort dans un accident de la circulation. M.A. Haddadou (prénoms à expliquer à : [email protected])