La nouvelle Assemblée issue du vote du 10 mai sera installée demain, en vertu de l'article 113 de la Constitution qui stipule que la législature “débute de plein droit le dixième jour suivant la date d'élection”. Cette première cérémonie, au cours de laquelle devrait être connu le successeur d'Abdelaziz Ziari, très probablement Rachid Harraoubia, ministre sortant de l'Enseignement supérieur, ne se tient pas dans un climat de sérénité. Et pour cause, les démons de la fraude sont de nouveau au rendez-vous. Comme en 1997, en 2002 et en 2007. Est-ce la fraude une fatalité ? De nombreuses formations politiques, qui se considèrent comme des victimes de ce phénomène consubstantiel à toute consultation électorale en Algérie, sont en concertation pour une action politique commune. Elles ont eu déjà une première réunion au siège du FNA, une deuxième est prévue lundi entre vingt partis au siège du Front pour le changement d'Abdelmadjid Menasra. Faut-il attendre quelque chose de cette réunion ? Certainement pas, en raison du caractère hétéroclite du groupe dont les membres n'ont pas forcément de dénominateur commun, sinon la frustration. D'autant plus que les partis comme le FFS et le PT, qui ont eux aussi dénoncé la fraude, ont refusé de se joindre à cette initiative, alors que le MSP, qui ne sait plus à quel saint se vouer, cherche à jouer à qui perd gagne. Si ces partis n'ont pas la moindre chance de remettre en cause les résultats qui sont déjà confirmés par le Conseil constitutionnel, les rencontres de ces partis frondeurs pourraient se prolonger quand ils seront à l'APN. Et cela à travers un travail de coordination avec d'autres forces politiques. Le but étant de tenter de faire contrepoids aux velléités hégémoniques du FLN qui se retrouve, par la grâce d'un mode de scrutin absurde, majoritaire avec 221 sièges pour seulement 1 324 363 voix sur 21 645 851 inscrits. Soit à peine 6,11% des Algériens. C'est-à-dire une infime minorité. C'est injuste ! O. O.