Huit mois avant la fin des délais contractuels, l'AADL (Agence pour la promotion et le développement du logement) vient de réceptionner plus de 542 logements parachevés et qui n'attendent que leurs locataires. Les promesses sur lesquelles s'est engagée la direction générale de cette agence ont été jusque-là tenues. La date du 31 mars était, aux yeux des dirigeants de l'AADL, synonyme du début des livraisons progressives des programmes qui se poursuivront jusqu'à la fin de l'année en cours. Or, le contrat signé par l'institution avec les entreprises d'un côté et les bénéficiaires d'un autre, stipule que la remise des clefs n'interviendra qu'à compter du mois de décembre prochain. Le délai fixé pour les sociétés réalisatrices, qui se situe entre 18 et 20 mois au maximum, a été doublé d'une autre disposition les obligeant à achever des îlots sur certains sites dès la fin du mois de mars courant. Le rappel de cette date nous impose une sortie sur terrain afin de s'imprégner au mieux de la situation qui prévaut dans les chantiers à Alger, où 225 unités ont été parachevées. Notre virée sur les lieux, nous a permis de constater de visu l'état d'avancement des travaux. Bab Ezzouar II 4 immeubles fins prêts Première halte, Bab Ezzouar II où seront implantés 670 logements. Le chantier a atteint sa vitesse de croisière. Quelle fut grande notre surprise quand le représentant de l'AADL nous montre du doigt un îlot peint entièrement en crème. “Voici 4 immeubles en R+5, prêts à être livrés aux bénéficiaires”, lancera-t-il tout de go. Les travaux de VRD (voirie, réseaux divers) pour ces bâtiments n° 6, 7, 8 et 9, sont achevés à 90%. Une moitié de ces 40 logements est composée de F3 et l'autre de F4. Les unités ont été tout simplement bien finies. Le degré des finitions peut se mesurer à travers les murs des salles de séjour et ceux des pièces. Tout a été pris en charge par la CSCEC, une entreprise chinoise à qui le chantier a été confié. Le maître d'ouvrage, en l'occurrence l'AADL, a sommé les sociétés de faire en sorte que les futurs locataires-acquéreurs n'introduisent ni un réaménagement ni une quelconque modification dans leurs appartements. Ils viennent uniquement pour résider, car ils n'auront pas besoin de personnaliser quoi que ce soit dans leurs logements. Cette mention a été apparemment bien perçue par les responsables chinois. La cuisine est dotée conformément aux termes du contrat, de tous les éléments nécessaires à savoir un évier et la robinetterie…, y compris le chauffe-bain qui est mis en place. Cette faveur accordée à tous les bénéficiaires touchera tous les appartements que livrera le promoteur. Il est clair que d'un étage à un autre, les appartements prendront des formes différentes. Si le F4, d'une superficie de plus de 86 m2 est d'un haut standing, le F3, qui dépasse les 75 m2, est, en revanche, d'une qualité irréprochable. Pourtant, le contrat parlait d'un F4 à 85 m2 et d'un F3 à 72 m2… Ce qui dénote le génie de cette société à pouvoir mettre à la disposition du citoyen un toit propre, tel qu'il a de tout temps imaginé et souvent vu dans ses rêves. Qui a dit que le rêve n'est pas permis ? Selon notre interlocuteur, cette partie du programme a été édifiée en l'espace, tenez-vous bien, de quatre mois. “Si la tutelle décide de remettre les clefs aux locataires, nous pouvons séparer cet îlot du reste du chantier. C'est faisable. Les citoyens affectés à ces immeubles peuvent aisément habiter en tout quiétude…”, expliquera notre source. Bananiers (Mohammadia) Dalle de sol, marbre et faïence… sont les matériaux utilisés par Cosider Le site qui a également suscité notre attention de par le rythme atteint par les travaux, n'est autre que Les Bananiers, sis dans la commune de Mohammadia (El-Harrach). Plus de 700 logements ont été réceptionnés en gros œuvre par Cosider. Plus de 35% de l'ensemble du programme, composé de 1 574 unités, ont dépassé l'étape des CES (Corps d'Etat secondaires). En d'autres termes, ces logements ont franchi la phase du gros œuvre et de la maçonnerie. Parallèlement à cela, les travaux de viabilisation sont entamés par la même société. Parmi les 26 tours prévues sur ce site, la n° 11 est totalement achevée à l'instar des autres qui avancent suivant le planning tracé. Chaque tour, faut-il le préciser, contient 60 à 64 unités. L'entreprise a opté pour l'agencement de 4 logements par pallier. Le handicapé a, lui aussi, son mot à dire dans cette conception des choses, puisque la société lui a consacré un passage avec son fauteuil roulant qui le mènera de l'entrée droit à l'ascenseur. La cage d'escalier est vaste et dispose d'une entrée et d'une sortie de secours. A l'intérieur des logements, outre le marbre du potager, le parterre est en dalle de sol de couleur blanche et la faïence de la cuisine et des sanitaires peut aller jusqu'à 1,60 mètre de haut. Un vide d'ordures a été, en outre, construit à l'extérieur de chaque immeuble. Le camion peut ainsi y pénétrer et ramasser les résidus. El-Achour Des F4 à 86,5 m2 et des F3 à 72,5 m2 A El-Achour, les ouvriers sont en train de confectionner la voie qui servira, désormais, d'entrée principale à la cité des 490-Logements. Les tours sont en R+9. Ici, près de 500 logements sont achevés en gros œuvre. A l'intérieur de l'immeuble n°1, les travailleurs de la société CSCEC placent encore le marbre sur les escaliers. Un des peintres chinois, chimiste de son métier, fait les calculs nécessaires afin de préparer au mieux les peintures personnifiant la touche chinoise sur ces appartements. Sur chaque niveau, le maître d'ouvrage a mis en place 2 F4 (86,5 m2) et 2 F3 (72,5 m2). Les ascenseurs sont déjà montés. Mieux, la société procède aux différents essais avant de les mettre en place définitivement. La formule de location-vente, sur laquelle les Algériens, échaudés par les précédentes promesses non tenues par les responsables à tous les niveaux, ne fondaient aucun espoir au départ, peut s'enorgueillir de nourrir, de nouveau, assurance et espérance dans les cœurs des 55 000 postulants inscrits aux programmes de 2001 et de 2002. Aujourd'hui, des immeubles complets, finis et habitables, fruit de longs mois de sacrifices consentis par la DG de l'AADL et l'ensemble de ses employés, sont prêts à recevoir leurs occupants. Mais force est de constater que la tutelle en a décidé autrement. Le ministère a tenu à ce que les cités soient livrées progressivement suivant les termes du contrat, et la remise des clefs se fera dès le mois de décembre prochain. L'on se demande pourquoi retarde-t-on la distribution de ces îlots entiers et fin prêts ? Ces derniers ne peuvent, de surcroît, perturber la poursuite des travaux sur chantiers. Le cas de Bab Ezzouar II est édifiant… D'aucuns estiment que cette décision a été arrêtée en haut lieu dans le seul et unique but de coïncider la fin de cette opération avec le lancement de la campagne pour la présidentielle de 2004. La formule location-vente peut constituer une carte maîtresse entre les mains du futur candidat à la veille des élections… B. K.