Attendu pour mercredi, le verdict du Conseil constitutionnel sur les 116 recours déposés par les candidats et les partis n'est tombé que jeudi soir. Sans surprise, les scores réalisés par les uns et les autres ne sont pas revus de façon significative, maintenant ainsi tels quels les grands équilibres. Donné dans un premier temps vainqueur avec 221 sièges, le Front de libération nationale (FLN) a été dessaisi de 13 sièges et voit son groupe parlementaire rabaissé à 208 députés. Curieusement, lors d'un entretien accordé il y a quelques jours à El Khabar, le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a révélé que… 13 députés indépendants ont émis le vœu de regagner les rangs de son parti. Simple coïncidence ? Toujours est-il que le FLN garde toujours une majorité confortable et il ne lui sera pas difficile d'attirer à l'avenir de nouvelles recrues ou de contracter des alliances avec d'autres formations pour régner à l'Assemblée sans encombre. Déjà laminé, le Rassemblement national démocratique (RND) du Premier ministre Ahmed Ouyahia, s'est vu, lui, privé de deux sièges, ramenant ainsi le nombre de ses parlementaires à 68, ce qui n'arrange pas les affaires du parti dont la direction est confrontée à un vent de dissidence interne. Le tintamarre provoqué par les dirigeants du Mouvement pour la société et la paix (MSP) et surtout leur décision de ne pas rejoindre le prochain Exécutif semblent avoir payé. L'Alliance de l'Algérie verte a vu sa maigre moisson de 48 députés enrichie de deux nouveaux sièges. Cette petite consolation fera-t-elle revenir Abou Djerra Soltani et ses amis à de meilleurs sentiments ou s'accrocheraient-ils à la nouvelle ligne non-participationniste ? Les partis d'Abdallah Djaballah, le Front pour le développement et la justice (FJD), et de Amara Benyounès, le Mouvement populaire algérien (MPA), ont gagné un siège chacun portant, respectivement, le nombre de leurs députés à 8 et à 6. Il reste que les plus grands bénéficiaires de ce léger lifting sont incontestablement le Front des forces socialistes (FFS) et le Parti des travailleurs (PT). Sujet à une crise interne qui s'est exacerbée avec l'annonce des résultats, le parti de Hocine Aït Ahmed s'est vu attribués 6 nouveaux sièges, portant ainsi le nombre de ses députés à 27. Ce qui ne laissera pas de renforcer la position de la direction actuelle face à ses pourfendeurs qui, ces derniers temps, se sont enhardis et comptent redresser la ligne participationniste de Ali Laskri. Il y a lieu de remarquer toutefois que les 5 des 6 nouveaux sièges attribués au FFS sont issus des wilayas de Kabylie (2 à Bouira, 2 à Bordj Bou-Arréridj, 1 à Boumerdès). “Le FFS enregistre avec satisfaction la décision du Conseil constitutionnel de donner une suite favorable à 6 des 10 recours introduits par le parti”, s'est félicité le porte-parole du parti, Chafaâ Bouaïche, non sans ajouter : “Le combat démocratique que nous menons en faveur de l'établissement de règles et de procédures égales pour tous ne peut en être que conforté.” Pour sa part, le PT semble avoir tiré profit de la montée au créneau, au lendemain de la proclamation des résultats, de sa pasionaria Louisa Hanoune, qui a multiplié les déclarations fracassantes, allant jusqu'à accuser le gouvernement d'avoir commis une fraude au profit du FLN. Il aura désormais non pas 17 mais 24 députés, un nombre qui lui permettra de former son groupe parlementaire. A. C.