Le cinéma latino-américain fait une démonstration de force à Cannes, et le cinéma africain s'affiche timidement. A contrario, l'Afrique est présente en force dans les pavillons du village international. En matière de films, la présence est donc timide si nous la comparons aux autres continents. On comptabilise plus d'une dizaine de films pour l'Amérique latine. Sur cinquante-quatre films de la sélection officielle, seulement quatre, éparpillés à travers diverses sections du festival, sont africains. Le plus important film est celui de l'égyptien Yousri Nasrallah, Après la bataille, qui revisite les lendemains de la récente révolution égyptienne. Ce film fait dans l'urgence concourt dans la compétition pour la Palme d'or.On retrouve deux films dans la catégorie officielle de la section “Un certain regard”. Il s'agit des Chevaux de Dieu du Marocain Nabil Ayouch, et La pirogue du Sénégalais Moussa Touré. Le premier s'intéresse à quatre jeunes issus d'un bidonville casablancais que la misère et les islamistes ont transformés en bombes humaines. Le second évoque le problème des jeunes qui cherchent à atteindre l'eldorado européen au risque de leur vie.Le quatrième, c'est dans la quinzaine des réalisateurs qu'il faudra le chercher. Il s'agit du film Le Repenti de l'Algérien Merzak Allouache qui a fait une grande sensation sur la Croisette. Outre ces films phares, on retrouve plusieurs courts métrages en provenance d'Algérie, du Maroc, de Tunisie dans le Short Film Corner, qui se révèle un tremplin pour les jeunes talents. Contrairement à la participation filmique timide, l'Afrique est présente en force dans le village international. Plusieurs pavillons luxueux ont été installés pour promouvoir le cinéma africain et attirer les productions étrangères. Parmi les stands présents, figurent ceux de l'Algérie (Aarc), du Maroc, de la Tunisie, du Nigeria, de l'égypte et de l'Afrique du Sud. Tous ces représentants tiennent un discours optimiste et rassurant. Pourtant, la production filmique africaine demeure maigre. T. H.