Le nombre d'Algériens qui ont besoin de l'Etat pour se nourrir pendant le ramadhan avoisine les sept millions, soit près d'un quart de la population. 1 359 353 familles sont ciblées par l'opération solidarité ramadhan. Identifiées, pour la première fois, dans le cadre d'une opération de recensement effectuée par les services sociaux des Assemblées communales, ces familles comptent parmi les catégories sans ressources de la population. “Il faut faire la différence entre pauvres et démunis. Seuls ces derniers, ne disposant d'aucun revenu, sont concernés par l'aide de l'Etat pendant le mois sacré”, souligne le président de la Commission nationale de solidarité, M. Bouchenak. Ce dernier affirme que le nombre de ces Algériens dans le besoin dans chaque wilaya est proportionnel au nombre global d'habitants. Toutefois, il est important de savoir que dans certaines villes à la démographie modeste, la concentration des familles sans ressources est plus importante. À titre d'exemple, Tiaret en compte 237 900 contre 150 000 pour la capitale. Dans le cas de Tiaret, il faut savoir que cette wilaya fait partie des 16 wilayas les plus déshéritées du pays. C'est ce que stipule le rapport de la dernière conférence sur la pauvreté, organisée par le ministère de la Solidarité, il y a deux ans. Aujourd'hui exhumé, ce rapport sert ainsi les besoins de la campagne de solidarité du ramadhan. Pour le reste, les chiffres de la pauvreté, revus par les collectivités locales, portent à près de sept millions le nombre de personnes qui ont besoin de l'aide de l'Etat pour se nourrir. En effet, si l'on compte une moyenne, très minime, de cinq membres par famille, le nombre global obtenu représente près du quart de la population du pays. Effarant ! Pour les accueillir, 415 restaurants ont été ouverts. En une semaine de jeûne, plus de 500 000 repas ont été servis et 156 377 couffins distribués. Financièrement, cette opération a déjà englouti 22 milliards de centimes, soit près d'un tiers de l'enveloppe allouée — 50 milliards — pour tout le mois. D'où viendra l'argent pour le reste du mois de ramadhan. Le coordinateur principal, M. Bouchenak rassure. Il évoque même la possibilité de prolonger l'élan de solidarité au-delà du mois sacré. “Nous y pensons sérieusement au sein du ministère”, confie-t-il. D'où viendront les fonds ? La question reste posée. S. L.