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Les opérateurs continuent à subir le stress dû à la situation de nos ports
Des délais d'enlèvement des marchandises très longs
Publié dans Liberté le 30 - 05 - 2012

La complexité des procédures du commerce extérieur favorise la corruption, un phénomène répandu dans les enceintes portuaires du pays.
Les délais d'enlèvement des marchandises restent très longs en Algérie. Pour certains importateurs, la moyenne est de 25 jours au port d'Alger. “Elle est de 10 jours lorsque ça marche bien, de 35 jours quand ça se complique”, confie une transitaire.
Pas de guichet unique au port d'Alger
Les deux goulots d'étranglement sont la DCP et la Douane. Au niveau de la direction du commerce et des prix, les dossiers sont traités chaque mardi. Si le conteneur est débarqué un mercredi, il faudra attendre le mardi suivant. Une fois le feu vert octroyé par la DCP, place au dédouanement. Là, les visites sont systématiques. Chaque conteneur est contrôlé. Les transitaires assistent à la superposition des contrôles. Chacun, l'inspecteur principal aux opérations commerciales et l'inspecteur principal aux sections commerciales, peut procéder à la fouille. “La confiance règne”, commente la transitaire.
Dans ces deux opérations, il faut déplacer les conteneurs. Souvent, il faut faire la queue pour disposer des clarks. Cela s'est compliqué lorsque l'Epal a suspendu l'activité de manutention pour les privés.
Il n'y a pas de guichet unique au port d'Alger. Comme dans les années 90, il faut aller d'un bureau à un autre parfois éloigné de plusieurs kilomètres.
Pour la Douane, on a affaire à plusieurs bureaux : bureau de la saisie, bureau de l'inspecteur, bureau pour le paiement des droits de douane, bureau pour l'enlèvement des marchandises… Le déplacement en voiture est ainsi recommandé.
“Pas de couloir vert même pour Sonatrach et Sonelgaz”
Le couloir vert revendiqué par les opérateurs n'est pas opérationnel. “On continue à contrôler les conteneurs même de Sonatrach et de Sonelgaz. Les opérateurs qui ont une notoriété sur le marché algérien, qui n'ont pas de contentieux avec la Douane ni d'affaire en justice subissent la visite systématique des conteneurs. Tout le monde est mis dans le même sac : les importateurs honnêtes comme les fraudeurs.”
Or, le couloir vert constitue une facilitation qui peut régler ces lenteurs. Il s'agit pour la Douane de permettre l'enlèvement rapide de la marchandise à travers ce système, le contrôle s'effectuant a posteriori. Mesure décidée depuis des années, elle n'est paradoxalement pas appliquée à ce jour.
Tout semble figé. à quelques exceptions près. Cependant, au terminal à conteneurs géré par Dubai World Port, les délais sont plus rapides. Mais on assiste à des queues devant le scanner. Cet appareil tombe parfois en panne.
“Une tchipa de 20 à 40 millions de centimes par opération”
Supposez que vous ayez un contentieux, on vous proposera une solution rapide de régler votre problème. Mais cela se paye. Il faut compter entre 20 et 40 millions pour une opération de dédouanement de cinq conteneurs. Tout un réseau se constitue pour encaisser la tchipa. Les agents du responsable de cette “tchipa connection” travaillent pour récupérer la prise à son profit. Il les arrose à son tour, à titre de gratification. Ainsi fonctionne ce système de corruption.
D'ailleurs, “les services des douanes connaissent les transitaires véreux et les commissionnaires honnêtes”, ajoute la transitaire.Autre grief des opérateur : l'interprétation des textes par la Douane. “Chaque port a sa propre interprétation du texte. Comme si on avait affaire à plusieurs administrations dans une seule administration”, raconte un importateur.On est ainsi dans un univers kafkaïen. Rien ne semble bouger depuis plusieurs années. Cette situation semble arranger les réseaux maffieux, sans que nos dirigeants osent mettre le pied dans cette fourmilière. Ce qui encore une fois jette le discrédit sur nos gouvernants. à moins…
K. R


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