Si les lycéens de la wilaya de Tizi Ouzou ont fini par rejoindre normalement leurs établissements scolaires, hier matin, il n'en demeure pas moins que la situation reste toujours tendue et risque même d'exploser de nouveau ce matin. Et pour cause, l'interdiction de cours qui avait été signifiée, lundi matin, à Méziane Mériane, le coordinateur national du Cnapest, au moment où il s'apprêtait à reprendre son travail au lycée Amirouche de Tizi Ouzou. Cet état de fait avait suscité le tollé général et amené les professeurs de Tizi Ouzou à quitter leurs salles de classe. La situation risque de dégénérer encore ce matin, et ce, par la faute d'une administration qui semble jouer malheureusement à un double jeu aux conséquences certainement dangereuses. En effet, après le communiqué du ministère de l'Education nationale relatif à la levée de toutes les sanctions administratives contre les grévistes et qui devait apaiser quelque peu les esprits, on a appris, hier, auprès du Cnapest, que la réalité est malheureusement tout autre. En pratique, il faut savoir que Méziane Mériane qui n'avait pas cours, hier, selon son emploi du temps habituel, serait, en fait, toujours dans l'œil du cyclone car, aux dernières nouvelles, la décision de radiation n'avait pas été levée par l'administration à moins que cette dernière ne fonctionne à deux vitesses. Méziane Mériane, que nous avons pu joindre, hier après-midi, gardait pourtant sa sérénité devenue presque légendaire. “Ce mardi, c'est ma journée libre et j'ai encouragé tous mes collègues à reprendre le travail, ce qui fut fait même si l'on m'a interdit l'entrée en classe lundi matin”, dira Mériane. “Après le communiqué du ministère de l'Education concernant la levée de toutes les sanctions, le Cnapest a pris acte de ce communiqué officiel et a fait preuve de sagesse et de maturité pour geler la grève, mais je crois savoir que ma décision de radiation est toujours d'actualité, car malheureusement, en Algérie, il y a toujours un pouvoir apparent et un autre pouvoir caché”, poursuit-il. “Pourtant, quelques collègues du Cnapest ayant été radiés à Mostaganem et à Bouira ont repris normalement le travail, mais la répression et l'hypocrisie de notre tutelle continuent à s'abattre sur moi. Personnellement, je me rendrai ce mercredi (aujourd'hui ndlr) au travail à mon établissement pour assurer mon cours et l'on verra bien qui défend l'intérêt des élèves et qui pousse au pourrissement. De toute façon, le Cnapest tiendra son conseil national, jeudi après-midi à Alger, et tout sera tiré au clair”, conclut Méziane Mériane. M. H.