Sakesho Quartette a clôturé, lundi soir à la salle Ibn Zeydoun, le cycle “Jazz d'ailleurs”, organisé depuis samedi dernier par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc). Ce troisième et avant-dernier rendez-vous du programme musical de l'Aarc, “des Racines et des airs”, respirait le voyage et la découverte. Pour cette soirée de clôture, qui a vu une bonne affluence du public, c'était un concert de jazz, mais qui nous vient des Caraïbes, qui a été donné, au pur bonheur des mélomanes. Rassemblant des pointures internationales dans le domaine, ce quartette s'était déjà produit à Alger en 2009, lors de la manifestation Alger Jazz Meeting, mais avec une formation différente. Au cours de la soirée de lundi, cette formation était composée de Mario Canonge (piano), Michel Alibo (basse), Jean-Philippe Fanfant (batterie) et Andy Narell (spécialisé dans le steelpan, un instrument de percussion idiophone mélodique, originaire de Trinité-et-Tobago, Caraïbes). Les thèmes exécutés tout au long du concert étaient dans un style latino-jazz. La formation Sakesho a réussi à créer un univers musical riche, varié, mais surtout cohérent. Une belle performance qualifiée de bonne facture. Une exécution qui ne s'essoufflait pas, juste si elle baissait d'un cran. En effet, la haute et belle performance de cette formation était explosive, rythmée ; un marathon de mélodies et de sons qui montent en puissance, pour chuter, se réduire, devenir ainsi une caresse, suscitant divers sentiments. Un voyage de découverte musicale qui prend son essence des îles Caraïbes, pour aller jusqu'au Brésil, avec des incursions tantôt funky, tantôt colorées… Durant ce concert, l'assistance a découvert aussi, outre la fusion des genres et des styles, la virtuosité des musiciens. Chacun dans son registre, avec son instrument de prédilection. Il y avait les drums étourdissants de Jean-Philippe Fantant qui mettait du cœur à l'ouvrage. Une maîtrise sans pareille. Quant à Michel Alibo (considéré comme l'un des bassistes jazz et world music les plus accomplis, connu par le public algérien pour sa participation et collaboration dans différents projets musicaux de l'Algérien Karim Ziad), son jeu de basse était divin, envoûtant. Ce fut également l'occasion d'apprécier Andy Narell et ses steelpans magnifiques, alors que Mario Canonge menait, tel un chef d'orchestre, le quartette, à partir de son piano trituré par ses doigts de magiciens. Des compositions ethno-jazz enflammées, colorées, que des ballades venaient de temps à autre adoucir, l'ensemble dans une orchestration harmonieuse. Un jazz fluide, libre, aérien duquel fusaient des sons des Caraïbes. Une musique unique et envoûtante. Une prestation où créativité et talent étaient les maîtres de la soirée. A I