Un expert de l'ONU a demandé, hier, à Israël de procéder à la “libération immédiate” de Mahmoud El-Sarsak et Akram Rikhawi, deux prisonniers palestiniens soumis à la détention administrative et qui observent une longue grève de la faim. “Ces personnes protestent contre leur détention sans charge et souffrent immensément”, a déclaré le rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l'Homme dans les territoires palestiniens occupés, Richard Falk, cité dans un communiqué. “Il n'y a pas de base acceptable pour continuer à détenir ces personnes, et Israël sera responsable en cas de séquelles permanentes” de leur grève de la faim, a-t-il dit. Mahmoud El- Sarsak, 25 ans, ne mange plus depuis 84 jours pour protester contre sa détention sans accusation, sans procès et pour une durée indéfinie. Il “est en danger de mort imminente”, selon la Ligue des droits de l'Homme (LDH). Habitant la bande de Gaza, il avait été arrêté en 2009 alors qu'il allait en Cisjordanie pour participer à un match de l'équipe nationale palestinienne de football. Quant à Akram Rikhawi, également de la bande de Gaza, il est aussi dans un état très critique, selon la LDH, après 61 jours de grève de la faim. Arrêté le 7 juin 2004 et condamné à 9 ans de prison, il souffre de pathologies chroniques et n'a pas quitté l'hôpital de la prison. M. El-Sarsak et M. Rikhawi ne sont pas les seuls à observer une grève de la faim pour réclamer l'abolition de l'isolement carcéral et de la détention administrative, une disposition héritée du mandat britannique sur la Palestine qui permet l'incarcération sans inculpation ni jugement de suspects pour des périodes de six mois renouvelables indéfiniment. Selon M. Falk, 300 Palestiniens sont incarcérés sans qu'aucune charge ne soit retenue à leur encontre. “J'ai demandé des informations sur chacune de ces personnes, et je vais suivre chaque cas et je porterai ce sujet devant le Conseil des droits de l'Homme lors de mon prochain rapport”, le 2 juillet, a indiqué l'expert mandaté par l'ONU. R. I.