Quarante-huit heures seulement après avoir pris le pouvoir au Mouloudia d'Oran, Mohamed Belhadj dit “Baba” a pris “l'irrévocable décision” de se retirer du monde du football. L'hostilité du public d'El-Hamri, la difficulté de la mission qui l'attendait ainsi que le montant des dettes semblent l'en avoir persuadé. “On m'a parlé d'une dette des joueurs de 3,9 milliards de centimes, or le montant exact est de 6,8 milliards de centimes. Les dettes des joueurs au niveau de la CRL sont de 5,1 milliards alors que celles des U21 sont de 1,1 milliard auxquelles il faudrait ajouter les 379 millions de Tarek Ghoul, les 150 millions de Bilel Habbi et les 72 autres millions de Kamel Benayada. Les autres dettes s'élèvent à 6 milliards de centimes. La facture globale présente un chiffre effarant de près de 13 milliards !” tentera ainsi d'argumenter le P-DG démissionnaire qui dit s'interroger sur “la destinée des énormes sommes d'argent injectées dans les caisses du club par les autorités locales durant la phase retour du championnat”. En balançant de tels chiffres dans un communiqué rendu publique hier, Belhadj jette un véritable pavé dans la mare, accuse d'une façon directe l'ancien P-DG Youssef Djebbari de détournement et de malversations et remet en cause le règlement des dettes d'anciens joueurs du club par les services de la wilaya. En évoquant de nouveau le cas des Tarek Ghoul, Bilel Habbi et Kamel Benayada, le même Belhadj remet, ainsi, en cause la crédibilité de la LFP qui avait, pour rappel, interdit le MCO de recrutement l'été dernier avant que le wali d'Oran n'intervienne lui-même en affirmant avoir pris en charge les dettes du club relatives aux arriérés impayés des joueurs qui avaient déposé leur contrat à la CRL. Dans ce cas de figure, en se référant au communiqué de “Baba” qui cite des joueurs comme Ghoul (de passage au MCO en 2006), Habbi et Benayada (2009), soit le wali d'Oran n'a pas réellement réglé ce problème et la LFP aurait quand même autorisé le MCO à recruter alors que le litige financier n'était pas encore réglé, soit l'argent versé par le wali pour effacer ces dettes auraient pris une destination inconnue. Dans un cas comme dans l'autre, ce qui reste encore “à révéler” risque de n'être que la partie visible de l'iceberg. R B