Une exposition qui rend hommage à l'art rupestre de cette région. Une approche usant la composition pour reconstruire le passé. Depuis le 6 et jusqu'au 15 juin 2012, le plasticien Abderrahmane Aïdoud, qui n'est plus à présenter, expose ses œuvres à la Maison de la culture de la wilaya de Tamanrasset. Intitulée “Sur les traces des artistes tassilliens”, cette exposition est, comme l'atteste l'artiste, “un prétexte pour remémorer l'art rupestre et l'inscrire comme valeur essentielle dans mon processus créatif ; c'est un héritage plastique enrichissant pour mes recherches et expériences”. Dans ce nouveau travail, Abderrahmane Aïdoud dissèque l'art rupestre dans ses expressions multiples, à savoir les aspects schématiques, graphiques et spirituels que véhiculent ces dessins. Une approche plastique en profondeur d'un art qui remonte à plusieurs milliers d'années. Les œuvres accrochées sont une manière de découvrir une sensibilité artistique à l'état pur. “Sur les traces des artistes tassiliens” est une exposition qui se fonde sur la construction. “Dans ce concept de construction, j'agis par l'acte responsable, libre, rapide et ferme pour renouveler, revitaliser et redimensionner la mémoire, ce puzzle agissant est chargé de symboles, graphismes, exprime une existence, une identité”, explique le plasticien qui affirme que son “intérêt d'aller aux origines des balbutiements de l'histoire est une condition”. Une condition qui ressemble beaucoup plus à un engagement personnel et artistique à enrichir l'inspiration que “provoque” on “impose” l'art rupestre. Des fonds de toile sombres, que des couleurs vives rehaussent. Des symboliques qui prennent leur essence, leur élan d'une impression, d'une vision. La manière d'agir de Abderrahmane Aïdoud, la construction dans la diversité, permet une certaine liberté sur le plan technique, et ce, en passant par la mise “en surface de matières denses et colorées qui se superposent, agissant dans toutes les directions (...)”, explique l'artiste. Une construction intérieure en perpétuelle [re]composition. Du mouvement pour multiplier les expressions et surtout mettre en avant cette possibilité “d'extensions afin de donner des équilibres, mouvements et harmonies” à l'œuvre. “Sur les traces des artistes tassiliens”, c'est l'autre manière de revisiter un héritage culturel, artistique séculaire. Un art matériel qui n'a jamais cessé d'être une source incommensurable et inestimable d'inspiration. Une exposition où la composition revient en redondance, permettant au regard du public diverses interprétations ; elle ouvre la voie de la découverte, avec ce sentiment du nouveau, de primeur. C'est également un voyage au cœur des origines et des “balbutiements de l'histoire” pour lever le voile sur les premières expressions plastiques en Algérie. A I