Ali Bey Nasri s'interroge aussi sur le sort réservé au Conseil national consultatif de la promotion des exportations, attendu depuis 2004. Comparativement à nos voisins le Maroc et la Tunisie, les exportations algériennes en matière de produits agricoles demeurent en deçà des attentes malgré l'encouragement des pouvoirs publics. “La plupart des produits sont des demi-produits. On n'exporte pas des produits manufacturés, et pas du tout de produits agricoles, mis à part les dattes, l'oignon et les truffes, c'est anormal parce que l'Algérie est un grand pays qui a les possibilités de produire et d'exporter des produits agricoles bio et de qualité”, dira Ali Bey Nasri, président de l'Association nationale des exportateurs algériens. Laitue, betterave, carotte, chou, persil, citron, melon, fraises, ail, tomate, huile d'olive et autant d'autres produits agricoles sont susceptibles d'être placés sur les marchés étrangers. Ils peuvent à eux seuls, une fois les programmes définis, assurer aussi bien de l'emploi que d'importantes recettes en devises. Il n'existe encore pas de superficies destinées spécialement à la production pour l'exportation. L'exportation de ces produits exige la mise en place d'une logistique et d'une plateforme des exportations, la régularité et la construction d'un réseau de commerce au niveau international. Selon M. Ali Bey, “la volonté politique d'encourager les exportations ne s'est pas traduite concrètement sur le terrain parce que l'action d'exportation est une action transversale qui touche en même temps le ministère du Commerce, celui des Finances, la Banque d'Algérie, le ministère des Transports et le ministère de l'Agriculture. Si l'exportation n'est pas inscrite comme priorité nationale, on ne pourra pas traduire cette volonté politique exprimée.” Et d'ajouter : “Il n'y a jamais eu un conseil des ministres ou de gouvernement consacré au sujet.” Il propose, par ailleurs, la création d'un ministère délégué au Premier ministre, chargé de la stratégie et de la conduite des exportations en Algérie. Il s'interrogera aussi sur l'installation du Cncpe (Conseil national consultatif de la promotion des exportations) attendu depuis 2004. “Ce dernier, dira-t-il, est censé traduire sur le terrain la politique du commerce extérieur de l'Algérie, c'est un conseil présidé par le Premier ministre”, conclut-il. B. N