L'Argentine, qui a décidé jeudi de ne rembourser que les intérêts d'une dette de 805 millions de dollars à la Banque mondiale, a engagé une nouvelle partie de bras de fer avec les institutions financières internationales. Le ministre de l'Economie Roberto Lavagna est venu lui-même annoncer la nouvelle à la Banque mondiale : I'Argentine ne remboursera pas le principal de son prêt à la Banque mondiale (BM) s'il n'y a pas d'accord avec le Fonds monétaire international (FMI). Dans la matinée, I'Argentine avait effectué un virement de 79,5 millions de dollars, représentant les intérêts de l'échéance due depuis le 15 octobre dernier. Pour la Banque mondiale, ce versement partiel n'a aucune valeur et elle a donc appliqué la première sanction prévue au terme d'un arriéré de paiement d'un mois : elle a annoncé qu'elle cessait l'octroi de nouveaux prêts à l'Argentine. De plus, si dans un délai de 30 jours à partir de jeudi, Buenos Aires refusait toujours de payer le principal de cette dette, tous les crédits et prêts en cours ne pourraient plus être déboursés. Selon M. Lavagna, cette nouvelle situation ne devait pas avoir d'influence sur les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) auprès duquel les autorités argentines tentent, depuis dix mois, d'obtenir un rééchélonnement de leur dette de 14 milliards de dollars avec échéance en 2003.