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Pr Mohamed Tazir, ex-Directeur général de l'Institut Pasteur d'Algérie, à Liberté
“Les stocks de vaccins à l'IPA couvrent 3 à 6 mois de consommation”
Publié dans Liberté le 18 - 06 - 2012

Cet entretien a été réalisé avant que le Pr Tazir ne soit relevé, jeudi, de ses fonctions à la tête de l'Institut Pasteur d'Algérie. Il reste d'actualité car l'homme apporte des réponses sur des questions qui touchent une institution qu'il a dirigée pendant deux ans et demi. Il donne surtout une explication au manque de vaccins pédiatriques dans les PMI.
Liberté : On parle encore de pénurie de vaccins. Qu'en est-il réellement?
Pr Tazir : Dire qu'il y a pénurie d'un produit signifie qu'il y a manque d'un ou de plusieurs produits partout à l'échelle nationale. Or, que constate-t-on concernant les vaccins pédiatriques entrant dans le programme élargi de vaccination (PEV) ? Ces vaccins sont disponibles normalement dans l'écrasante majorité des centres de vaccination à travers tout le pays. Certains centres surtout dans la capitale renvoient des parents pour non-disponibilité de vaccins. Cela est incompréhensible et reste une énigme pour nous. En effet, jamais depuis plus d'un an, les chambres froides de l'IPA n'ont été aussi pourvues. Les stocks que nous détenons couvrent au minimum 3 à 6 mois de consommation.
Il faut savoir cependant que l'IPA n'est pas responsable de la distribution de vaccins au niveau des PMI, cliniques périphériques et autres centres de vaccination. Nous livrons les Etablissement publics de santé de proximité (EPSP), les CHU et quelques Etablissements hospitaliers spécialisés (EHS). Ces derniers sont chargés de mettre ces produits à la disposition des établissements vaccinateurs dépendant de leur circonscription administrative. Donc, à notre avis, s'il y a défaillance, il faut la rechercher au niveau de cette distribution secondaire.
Il est très facile, pour peu que la volonté y soit, de remonter, à partir des centres de vaccination incriminés, vers les centres distributeurs et jusqu'à l'IPA pour découvrir l'origine du dysfonctionnement. C'est d'ailleurs ce que s'est engagé à entreprendre le ministère de la Santé.
Il est vrai que souvent les PMI manquent de vaccins, inscrits dans le PEV. Quelle en serait la cause, selon vous ?
C'est aux résultats des enquêtes qui sont menées actuellement par l'inspection générale du ministère que nous le saurons.
L'IPA a reçu, il y a quelques mois, une ligne de crédit à taux bonifié pour anticiper sur les besoins en vaccins. La structure a-t-elle constitué, en conséquence, un stock de sécurité et pour quelle durée ?
Je l'ai déjà indiqué plus haut, nos stocks aujourd'hui varient de 3 à 6 mois et sont constamment renouvelés. S'agissant de vaccins et de produits biologiques, qui par définition sont difficiles à conserver et périssables, nous ne pouvons pas nous permettre des stockages de plus longue durée.
Cette ligne de crédit a été pour l'IPA une véritable bouffée d'oxygène qui nous a permis d'ouvrir toutes les lettres de crédit pour l'approvisionnement en vaccins. Vous savez qu'auparavant, nous recevions les vaccins sur simple commande dans le cadre de contrats signés avec transfert libre. Les factures étaient payées 90 à 120 jours après la réception de la marchandise, c'est-à-dire que nous achetions à crédit. Avec le système de lettre de crédit, nous sommes obligés de bloquer à l'avance auprès des banques l'argent pour payer une marchandise qu'on n'a pas encore reçue, et souvent nous sommes amenés, pour être livrés, à effectuer plusieurs démarches auprès du fournisseur qui, lui, est assuré d'être payé. Cela pénalise aussi lourdement la trésorerie de l'IPA.
Le transfert libre nous permettait également de nous faire livrer par tranches de 3 à 6 mois selon la nature du produit, nos prévisions et nos besoins. Nous évitions ainsi les ruptures et nous n'avions pratiquement pas de périmés.
L'année dernière, la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière a failli être compromise pour cause de procédures. Avez-vous pris vos dispositions pour éviter la réédition d'une telle situation ?
Le cahier des charges pour l'acquisition du vaccin antigrippal, ainsi d'ailleurs que pour tous les autres vaccins, a été précisé et complété. Quatre fournisseurs l'ont retiré de l'IPA, nous sommes en attente de leurs soumissions dans les tout prochains jours.
L'IPA a fait l'objet dernièrement d'une campagne de dénigrement au motif que 4,5 millions de doses de vaccin antipolio ont été perdues conséquemment à une rupture de la chaîne de froid. Quelle est la vérité autour de cette affaire ?
ll Tout ce qui a été publié dans l'article auquel vous faites allusion est faux et relève d'une évidente volonté de nuire à l'institution, ses cadres et ses scientifiques. Nous avons d'ailleurs, comme le droit de réponse nous le permet, remis au quotidien concerné le texte d'un démenti. Ce démenti n'a toujours pas été publié. Ce qui est contraire à la loi.
Qu'en est-il enfin de la disponibilité des sérums antiscorpionique et antirabique ?
Ces produits sont appelés “sérums thérapeutiques”. Il s'agit d'une production traditionnelle de l'IPA liée à l'histoire même de la création de cette institution à Alger à la fin du XIXe siècle. Particulièrement le sérum antirabique, qui sert à traiter les morsures graves occasionnées par des animaux suspectés de rage. Il faut savoir que la fabrication de ces sérums hyper-immun, c'est-à-dire contenant une forte concentration d'anticorps contre la rage ou le venin de scorpion, obéit à un processus long et contraignant. Il nécessite, en plus des connaissances du personnel scientifique spécialisé et du savoir-faire des techniciens, des moyens conséquents en infrastructures lourdes qui demandent un entretien rigoureux et permanent, en particulier une cavalerie composée de plusieurs dizaines de chevaux ou de mulets avec tous les moyens humains et matériels nécessaires pour leur élevage.
Il faut également des équipements coûteux pour purifier, contrôler et conditionner le produit fini. L'équipement de production dont dispose actuellement l'IPA est vétuste, obsolète et date de plus de trente années pour les plus récents matériels. Ils tombent très souvent en panne ce qui ne nous permet pas de passer à une production importante. Un plan de remise à niveau et de modernisation est en cours de réalisation, mais cela demande du temps et des moyens financiers conséquents.
Nous sommes obligés de pallier le manque de production par l'importation. Malheureusement, par ailleurs, la production de ces sérums se raréfie de plus en plus et les grandes firmes pharmaceutiques internationales ne veulent plus investir dans des produits coûteux qui ne sont plus demandés dans les pays développés. En effet ces derniers pays, concernant la rage par exemple, ont résolu le problème en amont, faisant en sorte qu'il n'y ait plus de chiens ou d'autres animaux errants, que ce soit dans les villes ou les campagnes. Ils ont même réussi à vacciner, par des procédés ingénieux, les animaux sauvages comme le renard, réservoir du virus rabique. Ce sur quoi il faut insister, c'est que l'administration de sérum antirabique obéit à un protocole strict et doit être l'exception. La forte diminution des chiens et autres animaux errants entraînera une nette diminution des cas de morsure et par conséquent de demande de sérum.
Chez nous, il suffirait, si je puis dire, que les autorités locales, à travers tout le pays, remettent en place le système d'antan de capture et de mise en fourrière canine tous les chiens ou chats errant dans les villes. Ce sont les anciennes “galoufa” de notre enfance. Pour ce qui est du sérum antiscorpionique (SAS), il est encore moins disponible à l'étranger parce qu'il est spécifique à l'espèce de scorpion qui infeste les Hauts-Plateaux et le sud de notre pays. Notre production actuelle ne suffit pas à satisfaire la demande. Une demande qui, il faut bien le dire, est exagérée quand on sait, d'une part, qu'il n'est plus acceptable de prescrire du SAS à toute personne piquée sans évaluation de la gradation de son état, car on sait, par les études épidémiologiques de ces 20 dernières années, que 90% des piqûres sont bénignes et que d'autre part, les formes graves nécessitent surtout une réanimation médicale.
S. H.


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