Chiffres n L'Algérie enregistre chaque année plus de 80 000 morsures de chiens. 10 à 15 personnes meurent tous les ans de la rage. C'est ce qu'a affirmé le directeur général de la prévention au ministère de la santé. Mohamed Wahdi a souligné que depuis le début de l'année en cours, 15 personnes ont été tuées par la rage, 10 à 15 le sont en moyenne par an. Qualifiant la situation d'alarmante, Mohamed Wahdi qui intervenait ce matin sur la chaîne III, a souligné que son département a mis en place tous les moyens techniques et médicaux nécessaires pour lutter contre cette maladie de siècles révolus. Pourtant, assure-t-il, «Depuis trois ans, et au lieu de concentrer les centres de vaccinations dans les grandes villes, le vaccin et le sérum antirabiques sont aujourd'hui disponibles dans tous les hôpitaux algériens, dans les polycliniques et les centres de soins. Et il s'agit du vaccin cellulaire qui a moins d'inconvénients et est plus efficace que le vaccin antirabique pouvant provoquer des allergies». À quoi est dû donc cette situation alarmante ? Le représentant du ministère de la santé l'explique par le fait qu'il n'existe aucune collaboration entre les ministères concernés notamment entre le ministère de l'Agriculture, de l'Intérieur et des Collectivités locales. Selon lui, il y a un autre facteur qui accentue cette situation, c'est le fait que les centres urbains perdent leur caractère urbanistique. «Aujourd'hui il n'y a pas une grande différence entre une ville et un village. Des chiens et des animaux sauvages errent en toute liberté. Ils sont en contact permanent avec les enfants», a-t-il déploré. Et, selon lui, comme la rage est une maladie qui est due à un réservoir animal constitué de carnivores (chiens, renards, chacals…), il faudrait lutter contre la maladie pour qu'elle n'arrive pas accidentellement à l'homme. La solution, selon lui, pour mettre un terme à cette maladie qui est éradiquée depuis des décennies dans les pays développés (comme en France où le dernier cas de rage confirmé remonte à… 1926), est d'abord d'abattre tous les chiens et les carnivores errants. Il faut aussi créer des fourrières canines un peu partout et la troisième solution c'est une vaccination généralisée des chiens domestiques ou errants. Ces mesures simples qui ont été rappelées par l'intervenant et qui sont la règle d'or dans tous les pays, ne sont pourtant pas mises en application au niveau des ministères concernés d'où le risque de faire encore des victimes dans nos villages et nos villes. Sachant que chaque vaccin antirabique coûte plus de 1000 DA cette maladie risque de peser lourd sur les vies humaines et l'argent public. L'intervenant a annoncé enfin qu'une vaste campagne démarre aujourd'hui pour sensibiliser les citoyens sur les moyens de prévention contre la rage et les chiens errants.