La rencontre GCM/WAM, qui a eu lieu au stade de l'unité africaine de Mascara, a été marquée par un invité surprise. Lakhsdar Belloumi, avec sa gentillesse habituelle, s'est prêté volontiers à nos questions. Liberté : Comment va Belloumi ? L. Belloumi : Dieu merci, tout va bien pour le moment. Quel est l'objet de votre présence à Mascara ? Le championnat au Qatar observe une trêve de 3 semaines et j'ai mis à profit cette période pour rentrer au pays, revoir ma famille et mes amis. J'ai besoin de me ressourcer pour reprendre du service au Qatar surtout après une période de turbulences que j'ai vécue récemment. Parlez-nous de votre séjour à Qatar ? Cela remonte au mois de juillet suite aux contacts des dirigeants du club Etadhamoun qui ont manifesté leur volonté de s'attacher mes services. Une fois que les négociations aient abouti, je me suis rendu au Qatar pour prendre connaissance des conditions de mon séjour et les infrastructures sportives dont dispose le club. Sur le champ, j'ai été intéressé par les garanties que m'ont données les dirigeants qui ont suscité un grand intérêt à mon enrôlement. Une fois les formalités liées à mon contrat remplies, je suis retourné au pays pour préparer mon “déménagement”. Tout a bien commencé pour moi, j'ai entamé la préparation de l'équipe d'Etadhamoun avec pour objectif l'accession en première division. L'équipe était sur la bonne voie et les résultats positifs enregistrés lui ont permis d'occuper la première place. Mais le mois de novembre ne m'a pas réussi car lors d'une rencontre, mon équipe menait par 3-1, voulant ménager un de mes meilleurs éléments, j'ai décidé de procéder à son remplacement. Mais du haut de la tribune, le président du club m'appela sur mon portable pour m'intimer l'ordre de ne pas effectuer ce changement, altitude que j'ai condamnée. J'ai signifié à ce président que je suis l'entraîneur en chef et qu'il n'avait pas à s'immiscer dans mon travail. J'ai fait fi de son intervention et je suis allé jusqu'au bout de mon jugement. Et, le lendemain, les joueurs ont reçu chacun une enveloppe contenant la prime du match et moi j'en ai reçu deux. Honnêtement, sur le coup, je pensais à une double primes mais à mon grand étonnement, dans la seconde enveloppe se trouvait une feuille sur laquelle était écrit en substance : nous avons décidé de nous passer de vos services. En somme, le président m'avait signifié ma révocation. Qu'avez-vous fait après ? Rien sur le champ, car connaissant la mentalité des gens du milieu princier, j'ai conclu que le pont est coupé car sur tout contrat liant un étranger (joueur ou entraîneur) à un club du Qatar, il y a une clause qui précise que le président du club peut à tout moment et sans raison rompre ce contrat. Sur ce, je m'apprêtais à rentrer au pays, quand les dirigeants du club El-Itifak qui ont eu vent de la nouvelle m'ont contacté. Après un bref entretien, nous nous sommes mis d'accord et j'ai pris l'équipe en main. C'est un club qui évolue également en deuxième division. Où en êtes-vous actuellement ? Le hasard a voulu qu'à mon premier match avec mon nouveau club, je rencontre Etadhamoun. L'idée de revanche a germé dans ma tête et j'ai réussi à relever le défi car la rencontre s'est achevée sur un score nul qui a pénalisé mon ancienne équipe qui a perdu sa première place. Ce résultat m'a prouvé une double satisfaction. Faire regretter au président d'Etadhamoun sa décision de me limoger et entamer sous de bonnes auspices ma nouvelle mission avec El-Itifak. Que pensez-vous du GCM ? Que tout le monde sache que c'est un club que je porte dans mon cœur et que j'ai dans les veines. J'ai consenti beaucoup de sacrifices pour ce prestigieux club qui mérite un meilleur sort. Même étant au Qatar, je suis continuellement informé des résultats enregistrés par mon équipe de toujours (GCM) et mon cœur bat au rythme de l'évolution de sa situation. Cette saison, le club est sur la bonne voie, compte tenu de l'écart qui le sépare des coleaders (1 point) et comme tous les Mascaréens jaloux de leur ville, je formule le souhait de voir de GCM accéder en division nationale une car le GCM mérite un meilleur rang et plus d'égard. Avec un titre de champion d'Algérie, enlevé en 1984 et une honorable participation en coupe d'Afrique des clubs champions, le GCM possède de très bonnes références et ce n'est que justice si le club retrouve l'élite. A. B.