Mercredi, la soirée était à la fête. À l'occasion de la célébration du 20e anniversaire de Liberté, à Alger, une ambiance cérémoniale, conviviale et de rencontres a dominé une soirée dédiée aussi à la mémoire. Le 20e anniversaire de Liberté est aussi une rencontre entre amis. Plusieurs personnalités du monde médiatique, politique, économique, culturel et des lecteurs se sont donné rendez-vous sous le signe de “20 ans de Liberté". Deux décades d'existence, de lutte et de travail. Dans un climat dominé par la méfiance, qui mieux qu'un journal pour fédérer, même le temps d'une soirée, ses meilleurs amis et lecteurs. Cette pléiade d'invités s'est donné ainsi rendez-vous à l'hôtel El-Aurassi d'Alger dès 19h. Issad Rebrab et Abrous Outoudert, respectivement président du conseil d'administration et directeur de publication du journal, pour accueillir les invités sous les flashs des photographes afin d'immortaliser le moment. Plusieurs centaines de convives ont répondu favorablement à l'invitation de la direction du journal pour partager ce moment de joie, de gaieté et de mémoire. Une exposition de caricatures de Dilem et de photos retraçant les deux décennies du journal accueillait aussi les invités qui avaient trouvé que joie et sourire à revivre ces 20 ans en images et en caricatures. Mémoire et retrouvailles Quelque temps après l'accueil des invités, l'assistance s'est retrouvée dans la sublime salle Mawaqif pour le dîner. Lors de la prise de parole, Abrous Outoudert, directeur de la publication (DP), est revenu sur l'historique de Liberté depuis sa création en 1992. Ainsi, le DP a rendu un vibrant hommage “à toutes celles et à tous ceux, parmi les fondateurs et les premiers journalistes, techniciens et autres employés" d'avoir pris l'engagement de jeter les bases d'un quotidien qui a su, à travers deux décennies, être à la hauteur de sa mission. M. Outoudert a rendu aussi un vibrant hommage aux quatre martyrs de Liberté, tombés durant la violence intégriste des années noires du terrorisme. C'était un moment où toute l'assistance s'est remémorée ce douloureux épisode qu'ont vécu les Algériens, même si, aujourd'hui, la tendance est à l'amnésie générale, provoquée par un discours officiel mettant en avant “les vertus" du pardon au détriment de la mémoire. Des “trophées" ont été remis aux familles des quatre victimes de l'intolérance islamiste. La direction du journal n'a pas omis, aussi, de rendre hommage aux piliers du journal. Plusieurs “anciens" employés, notamment des femmes, à l'image de Mme Aïcha, ont été honorés en guise de reconnaissance. “Liberté", le socle de la persévérance Issad Rebrab, président du conseil d'administration et principal actionnaire du journal, est revenu, lors de son intervention, sur les premiers contacts noués avec un groupe de journalistes, dont Hacène Ouandjeli et Ahmed Fattani pour mettre sur pied un quotidien national d'information. M. Rebrab, a-t-il dit, “a insisté sur le caractère démocratique et la défense de toutes les libertés, de la ligne éditoriale du journal", afin qu'il accepte de marcher dans “l'aventure". Pour le patron de Cevital, il va de soi que Liberté défende ces principes universels, notamment “face à une violence terroriste", dont son complexe sidérurgique à Larbâa Sidi Moussa a été incendié par la horde intégriste. L'appui du patron de Cevital à cette jeune équipe formée par l'école d'El Moudjahid a permis à cette nouvelle génération de journalistes activant dans la nouvelle presse privée d'avoir le vent en poupe. Heureuse assistance Lors du dîner, l'assistance a eu droit à un spectacle musical du genre algérois. Danse et déhanchements agrémentaient la soirée. La nouvelle maquette du journal a été présentée par Fenzi Mourad, secrétaire général de rédaction de Liberté, et Grégory Leduc, directeur artistique et collaborateur du Centre de formation et de perfectionnement des journalistes (CFPJ) de Paris. La soirée s'est terminée avec une remise de cadeaux à toute l'assistance. Elle fut mémorielle et inoubliable... vivement la joie de Liberté. M M