La grève nationale à laquelle a appelée l'ugel a été partiellement suivie dans la capitale. Dans certaines universités, à l'instar de la faculté d'Alger et l'Université des sciences et de la technologie de Bab-Ezzouar, les étudiants ont suivi leurs cours normalement. En revanche, les universités et les instituts — où cette organisation est fortement implantée — ont été paralysés. Les militants de l'Ugel ont eu recours à des intimidations qu'ils ont bien entendu justifier par ce qu'ils ont appelé “une sensibilisation envers des étudiants qui ne sont pas conscients des problèmes que vit l'université”. à Ben Aknoun, tous les amphis et le bloc des travaux dirigés ont été fermés par les étudiants et des banderoles ont été accrochées sur les portes d'entrée. Des étudiants, mis devant le fait accompli nous ont déclaré : “Nous savons que les revendications sont légitimes et que c'est dans l'intérêt de tous, mais il y en a beaucoup parmi nous qui ne veulent pas suivre cette grève et chacun a ses raisons.” Les enseignants ont dénoncé, dans un communiqué, les graves agissements des membres de cette organisation qui ont empêché la tenue des travaux du comité pédagogique de la première année de licence à laquelle sont associés des délégués d'étudiants. “Un groupe d'étudiants dirigé par les responsables de la section de l'Ugel a pénétré de force dans la salle de réunion, menaçant enseignants et étudiants, et créant ainsi une situation d'anarchie dangereuse allant jusqu'à l'agression physique et même aux injures”, lit-on dans le document. Cette réunion, selon les professeurs, a été suspendue pour éviter de plus graves conséquences. Ils ont tenu une réunion extraordinaire au cours de laquelle ils ont exprimé leur profonde réprobation devant une telle situation et dénoncé ces dépassements. Les enseignants ont décidé d'organiser deux journées de protestation les 14 et 15 du mois en cours. De leur côté, les responsables de cette organisation ont démenti la version des professeurs. “Ce comité pédagogique devait se tenir avec au moins les deux tiers des 96 délégués mais il n'y en avait même pas 20. Nous avons demandé à parler à un professeur pour lui expliquer que cette réunion ne réunissait pas le quorum pour être tenue, mais il a refusé de nous voir. Alors nous avons tenu à parler aux étudiants présents. Chose que nous avons faite. Nous les avons convaincus, alors ils se sont retirés”, ont déclaré ces syndicalistes. Du côté de l'administration, M. Boukra, vice-doyen de la faculté, reconnaît que ces évènements l'ont dépassé. “Nos services n'ont aucun moyen d'intervenir. Ces étudiants peuvent faire facilement preuve de violence et je ne peux pas prendre un tel risque”, souligne-t-il. M. B.