L'imam de la mosquée Abdelhamid-Ben-Badis à Ouled Hamla (80 km à l'ouest du chef-lieu de wilaya) vient de faire l'objet d'une mesure de suspension de la part de la Direction des affaires religieuses et des waqfs de la wilaya d'Oum El-Bouaghi. Cette décision, notifiée jeudi dernier, le met à la disposition de la direction, avons-nous appris auprès des services externes du département de Ghlamallah. Il est désormais interdit de prêcher dans les mosquées à cause de la publication de son livre Ayet ettathir fi koutoub ettefsir sunna oua chiaâ. (Des versées de purification des livres d'exégèse dans la sunna et le chiisme). Selon notre source, l'imam, N. Azzouz, a commencé l'écriture de ce livre durant son stage de formation à l'institut spécialisé de Teleghma (Mila). Ce livre a été édité à Aïn M'lila avec 2 000 exemplaires dont 300 ont été déjà vendus. Cependant, des lecteurs se sont plaints officieusement à la Direction de wilaya des affaires religieuses des contenus de ce livre considérés comme “faisant l'apologie du chiisme". Le livre en question a même été déposé chez le directeur de wilaya (aujourd'hui en congé de maladie, remplacé par un intérimaire) lequel à son tour le soumet au conseil scientifique qui, après étude, a estimé qu'il est “un danger, puisque ce livre appelle clairement à la chiisation", il recommande, par ailleurs, la suspension de l'imam et la confiscation du livre. Le dossier a ensuite été transmis “pour avis" au ministère de tutelle. La réponse du département ministériel de tutelle n'est arrivée que le 19 du mois en cours. “Le livre est jugé dans sa globalité comme un espèce d'appel caché à la chiisation". Pour protéger la référence religieuse, il a été décidé la suspension pure et simple de l'imam et la confiscation du livre. Par ailleurs, dans une pétition signée par pas moins de 800 habitants d'Ouled Hamla, adressée au directeur de wilaya, avec copies au ministre Ghlamallah, au wali et au chef de daïra d'Aïn M'lila, ils demandent le maintien à son poste de l'imam, c'est-à-dire revenir sur la décision. “La suspension de notre imam, lit-on, pour soupçons de chiisme est injuste, c'est le fait de slavistes qui l'accusent de chiisme... la décision de le mettre à la disposition de l'administration à Oum El-Bouaghi est une décision injuste parce que c'est nous qui prions derrière lui et c'est nous qui le connaissons le mieux." B N