Ces faux “chir-dents" proposent une prestation low-coast sans le moindre respect des protocoles opératoires. Cinq ressortissants syriens ont été arrêtés par les services de la sûreté de daïra de Bab El-Oued, pour pratique illégale de la chirurgie dentaire. L'un d'eux est sous mandat de dépôt. Quant aux autres, ils seront présentés au procureur incessamment. Ce groupe de charlatans comparaîtra devant le juge demain, jeudi. Agissant sur renseignements fournis par le conseil de l'Ordre des médecins dentistes d'Alger, les services de police ont appréhendé ces cinq charlatans à la rue de la Lyre, à Alger. Selon des informations, ce groupe sévissait en Algérie depuis plus d'une année. “Ces charlatans proposaient leurs services clandestinement, dans des endroits inappropriés et utilisaient souvent la même seringue pour plusieurs extractions", explique un chirurgien dentiste qui a fait part de son inquiétude quant au risque d'infection pour les victimes. Selon le Dr Addoun, président du conseil de l'Ordre des médecins dentistes d'Alger, “cette pratique est criminelle". Jouant pleinement son rôle, le conseil de l'Ordre s'est constitué partie civile contre ces charlatans pour “exercice illégal de la médecine". Pour le Dr Addoun, “le Conseil de l'Ordre est le garde-fou de la corporation". Il est de son devoir d'alerter le citoyen sur les risques qu'il encourt. Les patients de ces Syriens “sont exposés à un risque élevé de contaminations", a-t-il dit. Et d'ajouter que, selon les informations recueillies après leurs arrestations, ces charlatans ne respectent aucune norme d'hygiène. La preuve en est qu'ils “transportent l'anesthésie dans des sac à dos". Par ailleurs, il a révélé que ces charlatans utilisent “la même seringue pour tous leurs patients", ce qui est du point de vue scientifique “très dangereux et expose le patient à plusieurs maladies". Le conseil de l'Ordre était informé via sa page sur le réseau social facebook, par des internautes. À l'affût de toute information concernant ce sujet, les membres du conseil ont attendu l'arrivée de ces charlatans à Alger pour alerter les services de sécurité. “C'est un acte de citoyenneté", avance le Dr Addoun qui précise, par ailleurs, que le rôle du conseil de l'Ordre est d'abord “de sensibiliser les citoyens contre les risques que provoquent ce genre de pratiques illégales". Et d'ajouter : “On ne donne pas sa bouche à quiconque." Faisant le parallèle avec les dentistes algériens, le Dr Addoun a précisé que le conseil, qu'il préside est allé jusqu'à “fermer des cabinets pour non-respect des normes d'hygiène ici à Alger". Il a informé, cependant, que les chirurgiens dentistes algériens “s'équipent en moyens modernes et d'hygiène". “Les soins dentaires ne sont pas chers en Algérie", a encore ajouté le Dr Addoun. Les maladies que peut provoquer une contamination dans la bouche sont très dangereuses et le coût de leur prise en charge est faramineux, a-t-il dit en substance. Les patients qui se sont fait soigner par ses charlatans doivent “consulter d'autres médecins pour s'assurer qu'ils n'ont contracté aucune contamination". Sur ce, le conseil de l'Ordre lance un appel pressant à tous les citoyens pour éviter ce genre de pratiques. Il lance, en outre, un appel aux autorités compétentes afin “de multiplier les contrôles concernant ce genre de pratiques". M M