La politique énergétique algérienne, en dépit de son essor et des acquis, enregistre beaucoup d'occasions manquées, notamment dans la valorisation des hydrocarbures et leurs transformations. Aussi bien le plan Valhyd, que la politique de diversification poursuivie après, n'ont réussi à combler un vide criard. La période de la décennie noire avait mis en veilleuse tout projet en ce sens, laissant libre cours à l'importation tous azimuts. Durant la dernière décennie marquée par une relance de l'activité économique et de la croissance, la dépendance vis-à-vis des produits pétrochimiques et dérivés était accentuée du fait du vide d'une industrie diversifiée et variée, faisant perdre aux pays non seulement des sommes importantes, mais de payer aux prix chers les produits importés. Une aberration pour un pays producteur d'hydrocarbures, aussi bien en pétrole qu'en gaz, surtout que l'on sait qu'un baril pétrole valorisé rapporte dix fois son prix de vente. On importe presque tout : ce n'est que ces dernières années que l'Algérie a réagi par la mise en lace d'un véritable plan pour booster l'industrie pétrochimique avec la création de pôles en aval avec des objectifs à moyen termes non seulement de rattraper les retards et de corriger sa politique en couvrant les besoins nationaux, mais de dégager des surplus. Un important programme estimé à 25 milliards de dollars, avec des mégaprojets, décentralisés, à Tiaret, Arzew et Skikda, notamment, a été envisagé pour permettre une disponibilité des produits de première génération dont éthylène, propylène, méthyle-éthylène-glycol, méthanol et l'ammoniac. Ce nouveau programme connaît aujourd'hui un immense retard. S. B.