Après 20 ans d'absence de la ville d'Oran, Cheb Mami a été de nouveau projeté sous les feux de la rampe au théâtre de verdure Hasni-Chekroun, avant-hier samedi, où il s'est donné à cœur joie en interprétant ses plus belles chansons. Le retour de l'enfant prodige a entraîné littéralement ses fans dans une farandole de chansons inoubliables. Le spectacle du Prince du raï n'est pas passé inaperçu puisque des centaines de ses admirateurs se sont donné rendez-vous pour entonner avec leur idole ses plus beaux tubes. Mami a fait une entrée triomphale. Faire chavirer les cœurs en folie ou en déraison des centaines de spectateurs était chose aisée pour l'inégalable interprète de Ya del Marsam. Il se lance allègrement dans une suite ininterrompue et rythmée de ses chansons en harmonie avec son orchestre. Les agents de sécurité avaient du mal à canaliser la foule qui voulait le voir de plus près. “Des admirateurs sont venus des autres wilayas du pays, et même d'Alger, pour écouter leur raï-man préféré", a affirmé un inconditionnel de Mami. Le clou de la soirée a été sans conteste la chanson Azwaw d'Idir, que Cheb Mami a reprise pour l'accorder à sa voix souple. Cette sortie lui a valu de chaudes ovations de la part d'un public qui entonnait en chœur (et) sans fausse note les chansons de l'enfant chéri de Saïda. Il a gagné le pari de provoquer le déclic chez ses fans, jusqu'ici meurtris dans l'âme par ses turpitudes. “C'est un retour qui a brisé définitivement la glace entre nous et Cheb Mami", a indiqué un admirateur venu d'Annaba. A fortiori, son spectacle constitue “une reprise de contact" avec son public longtemps sevré de ses chansons sentimentales. Pari gagné pour Cheb Mami qui est revenu dans la ville qui lui avait ouvert les portes de la notoriété nationale et internationale. Cheb Mami, de son vrai nom Mohamed Khelifati, est un chanteur de raï et acteur algérien, né le 11 juillet 1966 à Saïda (Algérie). Son duo avec Sting pour le titre Desert Rose, en 1999, lui permettra de faire découvrir le raï partout dans le monde, comme il l'aura toujours voulu. Il se fait remarquer par sa voix souple et aiguë en 1982 lors de l'émission de la télévision algérienne "Elhane oua chabab", où il interprète un classique des années 1920, Ya del Marsam, écrit par Cheikh M'Hamed Errouge, et interprété notamment par Blaoui El-Houari dans les années 1960. K. R-I