Gestion de la dette et réduction des risques de catastrophes naturelles au cœur des engagements    Le bilan des dernières frappes sionistes s'alourdit à 24 martyrs    Victoire du CR Belouizdad face à Singida Black Stars (2-0)    Derbal insiste sur la nécessité de numériser la gestion des infrastructures hydrauliques        Paris prévoit l'ouverture d'une quatrième base aérienne à vocation nucléaire    Face aux organisations du G20 et du G7, la stratégie des BRICS+ et du groupe de Shanghai    Clôture de la 1re édition des Olympiades des métiers 2025    Les spécialistes insistent sur la vigilance collective    Trois réseaux spécialisés dans la vente de stupéfiants démantelés    La poétesse qui a brisé le tabou de la photographie au Bangladesh    Coupe de la Confédération : L'USMA prête à briller à domicile    Une entrée en matière inquiétante des Algériens    Noyau d'une industrie du cinéma naissante    L'ancêtre d'internet et des moteurs de recherche était créé en Belgique    Importants progrès dans le processus de numérisation    Mouvement partiel dans le corps des cadres locaux    «Le projet de la stratégie nationale de développement de la communication institutionnelle bientôt soumis au Gouvernement»    Programme TV du 4 novembre 2025 : Coupes et Championnats – Heures et chaînes    Programme TV du samedi 25 octobre 2025 : Ligue 1, Bundesliga, CAF et championnats étrangers – Heures et chaînes    Programme TV du 24 octobre 2025 : Ligue 2, Ligue 1, Serie A, Pro League – Heures et chaînes    Festival international du Malouf: fusion musicale syrienne et russe à la 4e soirée    Adhésion de l'Algérie à l'AIPA en tant que membre observateur unique: le Parlement arabe félicite l'APN    Industrie pharmaceutique : nécessité de redoubler d'efforts pour intégrer l'innovation et la numérisation dans les systèmes de santé nationaux    Conseil de sécurité : début de la réunion de haut niveau sur la question palestinienne et la situation au Moyen-Orient    Examen de validation de niveau pour les diplômés des écoles coraniques et des Zaouïas mercredi et jeudi    APN : la Commission de la santé à l'écoute des préoccupations des associations et parents des "Enfants de la lune"    Réunion de haut niveau du Conseil de sécurité sur la question palestinienne et la situation au Moyen-Orient    Boudjemaa reçoit le SG de la HCCH et le président de l'UIHJ    Athlétisme / Mondial 2025 : "Je suis heureux de ma médaille d'argent et mon objectif demeure l'or aux JO 2028"    Ligne minière Est : Djellaoui souligne l'importance de la coordination entre les entreprises de réalisation    Mme Bendouda appelle les conteurs à contribuer à la transmission du patrimoine oral algérien aux générations montantes    CREA : clôture de l'initiative de distribution de fournitures scolaires aux familles nécessiteuses    Poursuite du suivi et de l'évaluation des programmes d'investissement public dans le secteur de la Jeunesse    Agression sioniste contre Ghaza : le bilan s'alourdit à 65.382 martyrs et 166.985 blessés    La ministre de la Culture préside deux réunions consacrées à l'examen de l'état du cinéma algérien    Le Général d'Armée Chanegriha reçoit le Directeur du Service fédéral pour la coopération militaire et technique de la Fédération de Russie    Foot/ Coupe arabe Fifa 2025 (préparation) : Algérie- Palestine en amical les 9 et 13 octobre à Annaba    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Alors que les chiffres parlent de l'extermination de 3,5 millions d'algériens en 132 ans de colonisation
I,5 million de morts pour le baroud final
Publié dans Liberté le 05 - 07 - 2012

Un million et demi de morts pour le baroud final, une majorité de femmes et d'enfants et un chiffre à rapporter aux deux millions assassinés entre 1830 et 1900, les premiers crimes atroces commis par les armées coloniales françaises pendant le XIXe siècle, que nous avons versés dans le dossier du procès précédemment.
Les actions “civilisatrices" de la France ont ainsi causé la disparition d'au moins trois millions et demi d'Algériens entre 1830 et 1962. Question simple : ces millions d'Algériens massacrés par la France coloniale ne méritent-ils pas des excuses et la reconnaissance de sa responsabilité par la France ? À ce décompte macabre, il faut également ajouter les 45 000 morts des massacres de Sétif du 8 mai 1945, le jour même où le reste du monde célébrait la victoire sur le nazisme. Plus les 20 000 qui se sont sacrifiés pour la France durant sa première guerre contre les Allemand (1914) et deux fois plus pour la seconde guerre mondiale, entre 1939 et 1944. La France n'a jamais formulé la moindre excuse pour ses actes barbares, tout juste a-t-elle consentie sur le tard quelques mots de compassion pour nos concitoyens qui lui ont prêté main forte contre le nazisme.
Après les combats sur le terrain, il y a eu la bataille des chiffres. Combien de morts du côté algérien ? 1,5 million, a dit le FLN. 250 000, disent les historiens officiels de la France ! La ficelle restera encore trop grosse tant que la France ne s'honorerait pas à franchir le seuil psychologique qu'est la reconnaissance de sa responsabilité dans les horribles massacres d'Algériens. Cette éventuelle reconnaissance ne pourra que grandement contribuer à forger un véritable pont de partenariat multiforme entre les deux rives de la Méditerranée et la France n'en sortira que grandie. La perspective n'est bien sûr pas encore dans la tête de la France officielle revancharde au motif que la guerre d'Algérie a marqué pour elle une rupture historique.
Ce fut d'abord la fin d'un rêve impérial né au XIXe siècle et la relégation de cette même France au rang de puissance moyenne.
La France officielle refuse d'affronter son passé colonial en Algérie. 3,5 millions de morts au moins entre le 5 juillet 1830 et mars 1962, date du cessez-le-feu. Le double, selon Mostefa Lacheraf : 6 millions de morts. Le chiffre prend en compte également les épidémies et famines succinctes aux guerres d'occupation et d'indépendance. Pourquoi la France s'estime-t-elle exonérée de ce qu'elle a récemment exigé de la Turquie, lui enjoignant de reconnaître le génocide arménien ? La vérité, c'est que la France a toujours au travers de sa gorge la souveraineté de l'Algérie. De droite comme de gauche. Le 12 mars 1956, c'est bien le gouvernement du socialiste Guy Mollet qui fit voter, avec l'appui des députés communistes, les pouvoirs spéciaux, c'est-à-dire la torture légalisée et généralisée en Algérie. La France dit avoir tourné la page de la colonisation ! Toute seule, sans les Algériens. Peut-être qu'Hollande consentira-t-il à enjamber les discours de son prédécesseur Nicolas Sarkozy qui a laissé la repentance en suspens à Constantine lors de son séjour le 5 décembre 2007 pour carrément marteler “non, non et non", plus tard et jusqu'à la défaite électorale.
La France officielle a mis près de quarante ans à reconnaître qu'elle avait mené, entre 1954 et 1962, une “guerre" en Algérie.
On sait ce que cache cette longue dénégation : un lourd passé, qui a toujours “du mal à passer", et dont l'histoire au jour le jour dort encore, en grande partie, dans les cartons des archives indisponibles alors que la loi française du 3 janvier 1979 déclare ouvertes les archives publiques au bout de trente ans. Pour la guerre d'Algérie, le délai est donc largement dépassé. Mais la France ne peut plus tenir son coude sur ses méfaits. La pression de l'opinion publique en Algérie mais aussi en France, a fait exploser ce que l'historien Benjamin Stora a appelé l'“explosion mémorielle" qui a suivi les témoignages de ces dernières années sur la torture, les révélations sur les essais nucléaires dans le Sahara algérien et de bien autres méfaits.
Le Service historique de l'Armée de Terre (SHAT), au fort de Vincennes, qui détient des archives de la guerre proprement dite (localisation des unités militaires, rapports, journaux de marche et d'opérations, etc.), le Centre des Archives d'Outre-mer d'Aix-en-Provence, qui regroupe tous les fonds provenant d'Algérie, depuis le début de la présence française jusqu'en 1962, les archives photographiques et cinématographiques des armées (ECPA) réunies au fort d'Ivry, les archives de l'Elysée, de Matignon, et surtout celles des trois ministères les plus concernés : l'Intérieur, la Défense et la Justice, seront-elles un jour accessibles ?
Faut-il rappeler cette constante, quitte à se répéter. En 1962 la France a admis l'indépendance de l'Algérie en tant que territoire.
Cependant, il est curieux de constater que les 6 présidents de la République française qui se sont succédés depuis 1962, qu'ils soient de droite ou de gauche, font preuve vis-à-vis de l'Algérie d'un unanimisme jamais démenti. Qu'on se souvienne ! Il a fallu près de quarante ans pour que la France reconnaisse qu'il y eut une vraie guerre en Algérie. Ce n'était pas un vulgaire maintien de l'ordre contre de vulgaires hors-la-loi ou mieux fellagas.
D. B.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.